Connue à titre de scénariste de la série Killing Eve, aussi actrice (elle incarne Camilla Parker Bowles dans la série The Crown), Emerald Fennell semble d’abord emprunter la voie d’un récit entièrement construit autour d’une soif de vengeance. Cassie (Carey Mulligan) consacre en effet toutes ses énergies à tenter de piéger des hommes en leur faisant croire à son ivresse, histoire de mieux leur faire payer collectivement un drame personnel survenu dans le passé. De nature très discrète le jour, la jeune femme n’hésite pas à se transformer la nuit pour exécuter sa mission.
Un grain de sable viendra s’incruster dans une machine pourtant bien huilée. Ryan (formidable Bo Burnham, connu notamment grâce à Eighth Grade, un film qu’il a écrit et réalisé) est ce gars qui, peut-être, pourrait élever un peu la piètre idée qu’a Cassie des hommes en général. L’évolution de cette relation constitue d’ailleurs l’un des éléments les plus intéressants de cette histoire. Dans son ensemble, le dernier acte d’un récit construit autour de la culture du viol se déploie aussi de façon plus inattendue. Et force la réflexion.
Et puis, il y a Carey Mulligan (An Education, Shame). L’actrice britannique, qui sera fort probablement en lice pour de nombreux lauriers au cours des prochaines semaines, mord à belles dents dans un rôle où, malgré les excès du personnage, elle trouve toujours la note juste
Un film toxique et jubilatoire