Je me suis levé un matin, comme bien tant d’autres, et je me suis dit : « C’est fini, je n’en peux plus des nouvelles à la télévision, des discussions interminables avec les politiciens du coin. Je vais décider seul de mon avenir.
Nous devons nous mettre debout et prendre nos vies en main. Je n’ai rien fait d’exceptionnel, j’ai juste résisté en posant les bonnes questions, en restant moi-même et en agissant pour ma famille et ma communauté.
John O’Brien pêcheur insulaire.
John O’Brien, un pêcheur de la petite île de Bo Finne en Irlande ne savait pas qu’il se lancerait dans une longue croisade quand il a initié avec l’aide d’un groupe d’insulaires, d’experts internationaux et d’ONG, une campagne européenne pour retrouver son droit ancestral de pêcher. Comment aurait-il pu mesurer l’ampleur de la tâche ? Filmé pendant 8 ans, le film raconte comment cet homme s’est lancé tel « David contre Goliath » au cœur de la nouvelle réforme de la pêche commune à Bruxelles pour comprendre et essayer de changer le système qui lui a tout enlevé. C’est l’histoire d’un homme, l’histoire d’une communauté, d’un pays et de toute l’Europe entière.
John va se battre avec ses compagnons pêcheurs, va rencontrer d’autres pêcheurs insulaires en Bretagne, en Corse, pour essayer de comprendre les mécanismes en marche au niveau européen. Surtout il va se confronter à la complexe machine européenne, ses lobbies, ses rapporteurs irlandais ou pas. Il va apprendre, découvrir, apprendre à convaincre, à circuler dans les couloirs des institutions, à se contraindre à intervenir dans des commissions où son temps sera minuté…
« Il a cette force de caractère, cette volonté et en même temps cette humilité intérieure naturelle qui le protègent de tout, comme un bouclier naturel. C’est fascinant.
« Il montre la réalité et ses absurdités, les “jeux” et enjeux entre les États européens – forts – et Bruxelles, tout en ouvrant de nouvelles perspectives et en offrant de nouvelles clés de compréhensions, de nouveaux espoirs pour les citoyens. Bruxelles n’est pas une machine “folle” contrôlée par des fonctionnaires. Depuis le Traité de Lisbonne, nos parlementaires ont le pouvoir de dire non, de faire réviser ou de contourner les propositions des fonctionnaires de la commission.
« L’Europe faite et guidée par nous, les citoyens, voilà ce que nous devons mettre en place pour nos enfants. »
Extraits d’un entretien avec Loïc Jourdain.