« Il n'y a pas de grand pays sans de grands patrons » proclame le slogan évidemment sarcastique sur l'affiche, au-dessus d'un Jean Dujardin conquérant de l'inutile, marchant au bord d'une route en peignoir de bain sans doute chouravé dans un hôtel de luxe quitté à la cloche de bois... Le duo Delépine & Kervern, le plus utopien des duos franco-grolandais, fait semblant de prendre pour héros un apprenti-winner, un hâbleur qui ne jure que par le Cac 40, un adepte du culte de la réussite et du pognon roi pour mieux chanter la gloire modeste des compagnons du village Emmaüs de Lescar-Pau, champions de la démerde constructive et de l'économie durable sur le tas, de la conscience collective et de la solidarité active, du chacun pour tous et des lendemains qui chanteront peut-être un peu plus joyeusement si tout le monde y met du sien...
On va donc suivre Jacques, bon à rien patenté en perpétuelle recherche de l'idée géniale qui le rendra super riche mais pour l'heure fauché comme les blés et carrément SDF. Il n'a d'autre choix que de venir squatter chez sa grande sœur Monique (Yolande bien sûr), qu'il n'a pas vue depuis des lustres et qui dirige aujourd'hui une communauté Emmaüs près de Pau. Monique lui offre bien sûr gite et couvert, en échange de sa participation aux activités de la communauté... Tu parles ! Le Jacques va très vite se consacrer à un projet d'enrichissement aussi fumeux que d'habitude...