Armadillo

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Mads et Daniel sont partis comme soldats pour leur première mission dans la province d’Helmand, en Afghanistan.
Leur section est positionnée à Camp Armadillo, sur la ligne de front d’Helmand, où ils vivent des combats violents contre les Talibans. Les soldats sont là pour aider les Afghans, mais à mesure que les combats s’intensifient et que les opérations sont de plus en plus effrayantes, Mads, Daniel et leurs amis deviennent de plus en plus cyniques, creusant le fossé entre eux et les afghans. Les sentiments de méfiance et de paranoïa prennent le relais, causant aliénation et désillusion.
Armadillo est un voyage dans l’esprit du soldat, un film exceptionnel qui a pour thème l’histoire mythique de l’homme en guerre.
  • Titre original : Armadillo
  • Fiche mise à jour le 03/12/2017
  • Année de production : 2010
  • Réalisé par : Janus Metz
  • Date de sortie : 15 Décembre 2010
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : DistriB Films
  • Distributeur international : Trust Nordisk
  • Durée : 105 minutes
  • Origine(s) : Danemark
  • Genre(s) : Documentaire
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : 1.85
  • Format son : Dolby SR
  • Visa d'exploitation : 128016
  • Indice Bdfci :
    68%

Vos commentaires et critiques :

Dans cet aéroport danois, des parents s'affligent et des jeunes gens se réjouissent : ils partent, ces conquérants, à l'assaut de l'Afghanistan, histoire de se prouver, sans doute, leur virilité. Ou, peut-être, pour comparer la vraie guerre à celle de leurs jeux vidéo... Les larmes, l'enthousiasme : on dirait le début d'un film hollywoodien grandiose. Mais non : il s'agit juste d'un documentaire, dont l'étrangeté même fait l'intérêt. Durant quatre mois, Janus Metz a suivi les conscrits volontaires pour un apprentissage dont il révèle, peu à peu, les étapes. La fascination, d'abord. L'émerveillement de Mads, Daniel, Rasmus et les autres devant ces hélicoptères majestueux bruissant dans ces paysages perdus et crépusculaires. Ah, que c'est beau ! C'est tout juste si les petits jeunes ne se croient pas dans Apocalypse now... Puis ils commencent à s'ennuyer - il ne se passe rien, décidément, rien de rien ! -, et Armadillo prend alors des airs de fiction romanesque, une variation sur Le Désert des Tartares, de Dino Buzzati. L'ennui accentue forcément l'absurde : le mot d'ordre, c'est fraterniser avec la population afghane. D'accord, mais comment expliquer à des chefs de tribu que des patrouilles et des chars continueront à écraser les récoltes... L'action surgit quand on ne l'attend plus, et pas comme on l'attendait. Des copains danois dans un camp voisin d'Armadillo se font descendre. Une petite Afghane, aussi. Angoisse. Désolation... Dans un halo de lumière crue qui semble l'isoler hors des ténèbres environnantes, le cinéaste filme Mads - à moins que ce ne soit Daniel ou Rasmus ou bien quelqu'un d'autre - les yeux perdus devant ce drame qu'il n'a pu empêcher. « C'est pas de ta faute, tu n'y es pour rien », répètent les copains... Ça s'apprend vite, la bonne conscience. Quelque temps après, devant quatre talibans morts, retrouvés en morceaux dans un fossé, les réactions fusent : « Du bon boulot ! », « Grandiose : on en a eu quatre avec une seule grenade ! », « Ils puent déjà »... Et lorsque, à la suite d'un appel indiscret, les autorités s'inquiètent du comportement des troupes, c'est l'incompréhension... Armadillo a suscité la polémique au Danemark. Certains ont accusé Janus Metz de glorifier la guerre, d'autres lui ont reproché de saisir l'horreur sans la dénoncer - au moyen d'un commentaire, par exemple. Mais la force du film vient de cette (fausse) impassibilité. Le cinéaste renoue en fait avec l'art de la maïeutique, cette philosophie ancienne - et plus très à la mode, hélas - qui consiste à poser les questions sans jamais imposer de réponses. Ainsi pourquoi, de retour chez eux, Mads, Daniel, Rasmus et les autres (pas tous, mais presque) ne songent-ils qu'à repartir à ­Armadillo ? Pour aider ou pour tuer ? Se sauver ou se perdre ?



"Armadillo" a été sélectionné au Festival de Cannes en 2010, en compétition durant la Semaine de la Critique et a gagné le Grand Prix. C’est la première fois que le Danemark présente un film de ce genre au festival. Comme la section de soldats, Janus Metz et son chef-opérateur Lars Skree ont dû écrire leur testament et des lettres à leurs proches au cas où ils seraient blessés ou tués durant leurs six mois de séjour.  Plusieurs soldats ont été blessés durant leur déploiement, et trois soldats d’un camp situé a proximité ont été tués par des engins explosifs.