2 | 3.5 |
Sauce meetic
Un jeune homme charmant, tendre, qui sait parler aux femmes de préférence d’âge mûr, mais il ne rechigne pas une jeunette non pus…
Un peu trop beau pour être vrai ? Pourtant il l'est, vrai, tout le film est lui-même porté par un réalisme magique, l'image filmée en 16mm procurant un grain un rien inquiétant et crade comme les personnages. Quant à l'intrigue déjantée et son humour sanguinolent, elle est tirée d'un fait divers des années cinquante, revu à la sauce meetic.
Oui, Michel est un gigolo. Oui, lorsqu'il rencontre Maria, elle n'est qu'une de ses victimes supplémentaire auxquelles il soutire un peu plus que ce qu'elles auraient souhaité lui accorder : un morceau de cœur et une bonne partie de leurs économies. Ah ! Maria (Lola Dueñas, égérie d'Almodóvar) ! Maria pétillante, généreuse, touchante, perdue, puis éperdue d'amour. Généreuse dans ses formes et dans ses attitudes, une vraie mama excitée et excitante qui dépasse Michel, le submerge et semble en mesure de lui faire oublier son professionnalisme d'escroc.
Mais on ne se refait pas et lorsqu'elle va découvrir le pot-aux-roses, loin de se laisser démonter par la trahison, transportée par son amour jaloux et absolu, cette maîtresse va surpasser son maître. Prouver ses sentiments avec des fleurs, c'est d'un banal ! Elle est donc résolue à devenir l'assistante dévouée et inconditionnelle de Michel dans sa petite entreprise d'arnaque à la veuve. Mais Maria se révèle vite complètement incontrôlable. Elle ne coupe pas les cheveux en quatre, saufs ceux qui sont sur la tête des proies de Michel, et leur tête avec, tant qu'à faire !