Ilo Ilo TP

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Ilo Ilo relate la relation entre une famille singapourienne et leur domestique Teresa, fraichement arrivée des Philippines et qui, comme beaucoup de ses compatriotes, aspire à une vie meilleure. L'arrivée de Teresa complique encore un peu plus les rapports déjà tendus entre les parents et leur fils.
Pourtant, entre Teresa et le jeune et indomptable Jiale dont elle s'occupe, naît une véritable amitié. Leur complicité s'affirme de jour en jour et la jeune femme devient progressivement un membre officieux de la famille.
La crise financière asiatique de 1997 commence à sévir dans toute la région...
  • Titre original : Ilo Ilo
  • Fiche mise à jour le 09/09/2013
  • Classification : Tous publics
  • Année de production : 2013
  • Réalisé par : Anthony Chen
  • Acteurs principaux : Yann Yann Yeo, Tianwen Chen, Angeli Bayani
  • Date de sortie : 04 septembre 2013
  • Date de reprise : non renseignée
  • Distributeur France : non renseigné
  • Distributeur international : Épicentre Films
  • Durée : 99 minutes
  • Origine(s) : Singapour
  • Genre(s) : Drame
  • Pellicule : couleur
  • Format de projection : non renseigné
  • Format son : non renseigné
  • Visa d'exploitation : 137475
  • Indice Bdfci :
    66%
  • 7,3/10
    (2 946 votes)
    Imdb
    3.5
    3,8/5
    (430 votes)
    Allociné
    3
    85 %
    (12 votes)
    Metacritic
    4.25

Vos commentaires et critiques :

Venu d'un pays quasiment absent des écrans, ce splendide premier film - qui plus est visible par tous, enfants à partir de 10-12 ans inclus – évoque à la fois les tourments de l'enfance et ses sursauts, la famille qui se désagrège pour mieux se reconstruire, la différence et le mépris de classe mis à mal par la crise économique dévastatrice, laquelle a au moins un mérite : renvoyer chacun à sa propre humanité. Un film d'un humanisme généreux, qui ne méprise aucun personnage même quand il paraît détestable, car il montre que chaque être peut trouver les ressorts en lui pour devenir meilleur, ne serait-ce qu'un peu.
Au cœur de Ilo Ilo, omniprésent, voici Jiale, un gosse d'une dizaine d'années. Et au début du film, on le qualifierait volontiers de sale gosse, on aurait même et pour tout dire envie de lui mettre une bonne torgnole, bien qu'on soit évidemment opposé à tout châtiment corporel. Un enfant pourri-gâté par ses parents, qui maltraite ses camarades à l'école, qui considère à la maison que tout lui est dû. Sa pauvre mère, secrétaire de direction dans une entreprise en pleine restructuration, n'en peut plus des convocations régulières du proviseur de son rejeton, d'autant qu'elle est enceinte et forcément de plus en plus fatiguée, son mari se donnant corps et âme à son boulot de VRP en verre securit. Les parents décident donc, comme cela se fait beaucoup à Singapour, d'embaucher une nounou philippine, Teresa. Une jeune mère qui laisse au loin son propre enfant, pour trouver des conditions de travail franchement pas paradisiaques (salaire très modeste, jours de congés rarissimes et un matelas dans la chambre de Jiale).
Entre Teresa et Jiale, dire que le courant ne passe pas est un doux euphémisme, le garnement s'acharnant à humilier sa nouvelle nounou, s’ingéniant même à la faire accuser de vol dans un supermarché. Mais Teresa fait front, ne renonce pas, ne s'abaisse pas, met les points sur les i… Et peu à peu, derrière le petit monstre, on va comprendre les failles d'un enfant qui ne fait pas le deuil de son grand père, qui souffre de l'absence de ses parents trop absorbés par leur travail et qui craint l'arrivée prochaine du nouveau-né. Le jeune Koh Jia Ler – choisi après audition de 2000 candidats ! – traduit d'ailleurs de manière extraordinaire toutes les complexités de son personnage. Face à lui, la formidable Teresa réussit à repousser le découragement aussi bien que le ressentiment et à gagner son affection.
En parallèle on suit l'évolution de la terrible crise économique asiatique – nous sommes en 1997 – qui gagne du terrain et affecte les parents : la mère rédige à longueur de journée les lettres de licenciement d'employés de sa boîte, et le père se fait licencier. Les rapports au sein de la famille vont en être modifiés, le sentiment de supériorité des parents employeurs envers Teresa l'employée tombant peu à peu. Cette évolution est traitée sans manichéisme, avec une exceptionnelle finesse qui la rend parfaitement crédible.
Pour écrire et réaliser ce premier film en forme de coup de maître, le tout jeune Anthony Chen s'est inspiré de ses souvenirs d'enfance, de sa nounou philippine, originaire de l’île d'Ilo Ilo, repartie depuis au pays et perdue de vue… On espère que la vraie Teresa verra un jour le film, elle y trouvera un magnifique et bouleversant hommage.