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Durant l’hiver 1944, une mère (l’occasion de retrouver une dernière fois Katerina Golubeva, princesse disparue, égérie du Lituanien Sharunas Bartas puis de Leos Carax) et son fils, petit bonhomme de huit ans, traversent l’Union Soviétique à bord d’un train pour rejoindre leur famille. L’hiver est rude et la guerre rôde… À l’arrivée d’une gare dans une ville inconnue, la mère, tombée malade, est débarquée puis hospitalisée, on apprendra qu’elle est atteinte du Typhus. L’enfant avec ses quelques bagages misérables se retrouve alors livré à lui-même, vulnérable. La gare grouille de personnes en attente, l’hôpital est lugubre, tout déplacement est compliqué dans cette neige loin d’être immaculée. Dans cette ville, il va rapidement se trouver confronté au règne de la misère et de la roublardise au fil de ses rencontres.
Car pour lui le voyage n’est pas fini… Il resterait pourtant un endroit paisible, peut-être loin de la guerre, loin de l’avidité des hommes, un rêve ou peut-être un idéal loin de la tourmente : la maison du grand-père, la maison à la tourelle… Pour atteindre ce hâvre de paix, le chemin est long, il faudra reprendre le train seul ou aidé par des comparses d’infortune, un médecin qui veut le garder à l’hôpital pour le soigner, un homme qui le prend dans le train avec sa femme et son fils et le nourrit. Mais la misère effroyable de la guerre, le froid et la faim affinent l’égoïsme et la cruauté. Le garçon ne s’en plaint jamais. Il ne pleure pas. Il poursuit obstinément son but, trimballant dans ce chaos les misérables bagages et la robe de sa mère. Sur sa couchette, il rêve de ses caresses et d’une maison avec une tourelle, où habite avec son grand-père une petite-fille qui serait son amie.
L’histoire de La Maison à la tourelle s’inspire d’une nouvelle autobiographique de Friedrich Gorenstein, également scénariste de Solaris d’Andreï Tarkovski, où il évoque son enfance marquée par la Seconde Guerre Mondiale et un voyage similaire avec sa mère qui essaya de rejoindre sa famille en Ukraine après avoir découvert que son mari avait été fusillé.