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Voici un très bel exercice de style autour de la jalousie. Garell met un peu de côte, l'aspect parfois ampoulé de ses films, pour aborder une histoire somme toute assez universelle et aussi simple qu'elle est juste. L'excellent montage de Yann Dedet révèle toute l'efficacité des plans et de la mise en scène, fluide. Chaque acteur est à sa place, avec une partition très précise et Anna Mouglalis, brille par la sincérité de son jeu. Reste cependant, le sentiment d'un film à la mécanique bien huilée, où Garell fils ne transcende pas son personnage, assez fade face à sa partenaire de jeu qui excelle et, où les sentiments restent malgré tout sagement à leur place. Garell ouvre des portes sur des êtres complexes et fragiles (Ana Mouglalis, géniale en actrice désabusée), sans jamais vraiment chercher à creuser davantage. C'est un atout comme un défaut car autant il est agréable de se laisser porter par une trame proche d'un conte amoureux, autant il est regrettable d'avoir la sensation que certaines émotions ont été abandonnées en chemin, jusqu'à nous laisser un peu sur notre faim. Quant à l'utilisation de la musique, elle est assez superflue car elle commente avec trop d'insistance, le caractère "léger sans l'être" de la vie qui passe malgré tout... En bref, un long métrage qui un peu plus sincère et plus proche des corps, aurait pu donner un grand film.