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Alors que l’Europe s’apprête à panser ses plaies, la Grèce d’après la Deuxième guerre mondiale est tiraillée par une guerre civile aux conséquences désastreuses. Dans un véritable contexte de chasse aux communistes, l’îlot de Makronissos devient le décor d’un camp de rééducation surtout destiné à ces opposants politiques. Parmi ces derniers, on retrouve plusieurs écrivains et poètes, notamment Yannis Ritsos et Tassos Livaditis. Confrontés à la dureté des conditions de survie y faisant loi, ces auteurs arrivent tout de même à produire des écrits poétiques qui contrastent avec le discours de rééducation politique affiché par le pouvoir en place.
L’intérêt historique de ce documentaire signé par Olivier Zuchuat n’est pas à démontrer. Indépendamment du bord politique des spectateurs, ces « traîtres » mis au ban de la société grecque avaient souvent pris part à la résistance contre l’occupation allemande, dont les sombres méthodes se trouvent reproduites dans ce lieu de déportation qui devient le premier camp de concentration européen succédant à l’horreur nazie. Après s’être beaucoup intéressé au continent africain, ce cinéaste engagé nous livre donc un exercice de mémoire fort important.