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L'iguane, la fillette et le dealer
Tout juste sorti de prison, Sombra reprend sa vie de dealer dans le bidonville créole de Lisbonne. Entre l’argent prêté qu’il ne parvient pas à se faire rembourser et celui qu’il doit, un iguane fantasque, une petite voisine envahissante et un chef de bande qui se met à douter de lui, il se dit que, vraiment, il aurait peut-être mieux fait de rester à l’ombre…
«Après la nuit» appartient à ce cinéma d’auteur moderne qui renouvelle de manière passionnante le néoréalisme.
Ancré dans la réalité bigarrée des bidonvilles lisboètes, où l’on parle un créole chantant, interprété par des acteurs qui jouent leurs propres rôles, «Até ver a luz» (titre original, «Jusqu’à voir la lumière») est un film noir peuplé de chimères. Déjouant habilement les codes du genre, Basil da Cunha y suit les pas de Sombra, un noctambule membre d’un gang qui trafique de la drogue et dont les seuls amis sont un iguane, une fillette et un laissé pour- compte errant.
Grâce à des éclairages sublimes, Da Cunha parcourt un Lisbonne caché tel le «sorcier» envoûtant qu’il filme.
En s’abstenant de révéler les ficelles de son intrigue de gangsters et de juger ses personnages, tout en se servant à merveille de leur verve créole pétrie de joie de vivre, le cinéaste atteint une authenticité magique, un mélange détonnant de réalisme sombre et de poésie onirique.
Un jeune réalisateur à suivre de près!