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Annabelle est laide, objectivement hideuse. Cette horrible et abominable poupée qu'on dirait sortie du grenier malsain de quelque maison hantée a pourtant une grande valeur sentimentale dans le cœur de Mia, jeune épouse enceinte qui vient d'emménager avec son brave et pieux mari dans la jolie maison d'une banlieue cossue. Petit couple exemplaire, propret, qui va à la messe.
Un soir, les tourtereaux seront terrassés à domicile par deux psychopathes sanguinaires, adeptes d'une secte satanique: les monstres seront abattus, Mia échappera de justesse à la mort, se rétablira, le couple déménagera, le bébé naîtra et la poupée prendra, comme on dit, le bord des vidanges. Pas pour longtemps: l'affreux jouet sera récupéré, et après une douzaine de manifestations paranormales particulièrement traumatisantes, Mia finira par comprendre que cet inquiétant pantin est possédé par Satan lui-même et ses démons, lesquels n'ont pour dessein que de voler l'âme de l'innocent bambin.
Un film d'épouvante conventionnel, de facture statique, d'un sérieux un peu embarrassant, bien que de certaines scènes soient vraiment efficaces et que la musique originale nous tienne toujours en alerte. La modestie relative du budget (5 millions)peut expliquer cela. Conçu comme une sorte d'antépisode du Conjuring de James Wan sorti l'an dernier (Wan agit d'ailleurs ici à titre de producteur) et réalisé par un certain John R. Leonetti, Annabelle met en vedette un paquet d'acteurs de la télé américaine. Ce n'est pas si mauvais, mais formaté, emballé, précuit, oubliable, déjà offert au rabais. Dans le genre «les portes se ferment toutes seules, j'entends des bruits bizarres et il y a une petite fille au fond du corridor», on lui préférera les Paranormal Activity, qui ont le mérite du minimalisme, Sinister, Insidious ou The Grudge.