Sunhi

Après une longue et mystérieuse absence, Sunhi revient dans la ville où elle a étudié avec une idée bien précise en tête : demander à son ancien professeur de cinéma une lettre de recommandation qui lui permettrait de poursuivre ses études aux États-Unis. Elle retombe par hasard sur Munsu, un ancien amoureux, et sur Jaenek, un jeune réalisateur diplômé de la même école qu'elle. Pour ces trois hommes qu'elle revoit et qui ne se privent pas de lui donner des conseils, Sunhi apparaît comme une jeune femme aussi talentueuse qu'insaisissable. Elle-même ne sait pas très bien qui elle est.

Comme Haewon et les hommes, Sunhi est le portrait d'une jeune femme indécise qui se retrouve à un carrefour de sa vie. Une variante apparaît néanmoins dans cette comédie à la fois malicieuse, triviale et mélancolique puisque c'est à travers le point de vue de trois hommes que l'héroïne est appréhendée. La convergence de ces trois regards masculins impuissants renforce le sentiment d'absurdité et de ratage qui habite les personnages et traverse plus généralement l’œuvre du grand cinéaste sud-coréen, adepte des mises en scène ultra minimalistes.