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Trolls-en-boîte
C’est une fable qui se déroule à Cheesebridge, une ville huppée de l’Angleterre victorienne, dont les principales préoccupations sont le luxe, la distinction et la crème des fromages les plus puants. Sous le charme de ses rues pavées, se cachent les Boxtrolls, d’horribles monstres qui rampent hors des égouts la nuit pour dérober ce que les habitants ont de plus cher : leurs enfants et… leurs fromages.
C’est du moins la légende à laquelle les gens de Cheesebridge ont toujours cru. En réalité les Boxtrolls sont une communauté souterraine d’adorables et attachantes créatures excentriques, qui portent des cartons recyclés comme les tortues leur carapace. Les Boxtrolls ont élevé depuis le berceau un petit humain orphelin, qu’ils appellent œuf, comme l’un des leurs. Ce sont des explorateurs de décharge, des collectionneurs de détritus mécaniques, qu’ils recyclent en de merveilleuses et poétiques machines. Ils deviennent soudainement la cible d’un infâme dératiseur, Archibald Trappenard, qui rêve par-dessus tout de se voir remettre un chapeau blanc, ultime distinction permettant aux notables de Cheesebridge d’être acceptés dans le grand salon de dégustation. Il passe un accord avec le maire Lord Belle-Raclette pour éradiquer les trolls de la ville et obtenir ainsi son ticket d’entrée au sein de la bonne société. La bande de bricoleurs au grand cœur doit alors se tourner vers celui dont ils ont adopté la responsabilité, ainsi qu’une jeune fille de la haute qui n’a pas froid aux yeux, Winnie, afin de réconcilier leurs deux mondes. Au gré des vents du changement… et du fromage… commence alors une folle course contre la montre…
Les Boxtrolls, c’est la nouvelle création en stop-motion des studios Laika (Coraline, Paranorman), inspirée des romans des « Chroniques de Pont-aux-Rats » de l’auteur et illustrateur britannique Alan Snow. Le stop-motion, c’est de l’animation image par image, comme l’ont utilisée Tim Burton dans L’Étrange noël de M. Jack ou Weenie, et bien sur Peter Lord pour Wallace et Gromit, pour ne citer qu’eux (il ont d’ailleurs fortement inspiré les auteurs des Boxtrolls). Le film nous entraine dans un monde à la fois merveilleux et inquiétant, visuellement magnifique, peuplé de ces drôles de créatures verdâtres, qui ne parlent pas le langage humain mais s’expriment par borborygmes. Si les habitants de Cheesebridge les craignent, les Boxtrolls les redoutent encore plus et chacun vit dans la crainte de l’autre (toute référence avec un comportement sociétal de plus en plus couru est totalement fortuit). Les Boxtrolls est un film d’époque et une enquête policière, une comédie de l’absurde et une aventure effrénée où viennent se mêler une magnificence visuelle et un fond réellement touchant. On est à mi-chemin entre Charles Dickens et Roald Dahl avec une touche de Monty Python. Tout ce qu’on aime.