« Je n’ai pas cherché à écrire la vérité mais ma vérité » avertit Richard Copans au sujet de son second long-métrage. Mêlant archives personnelles, scènes jouées, enquêtes, moments de narration romancés par l’écrivaine Marie Nimier, le réalisateur raconte, entre humour et émotion, comment « morte pour son père » qui ne supportait ni son caractère rebelle ni qu’elle étudie, sa mère Lucienne Godiard quitta sa ville natale de Soissons à 18 ans pour Paris, entra chez l’éditeur Gallimard et s’engagea dans les mouvements liés au PCF. Puis sa rencontre le 7 mai 1939 avec Simon J. Copans, un étudiant en droit américain, lors d’une conférence à la cathédrale de Chartres organisée par l’association communiste Peuple et Culture, leur soutien aux Républicains espagnols, leur mariage épique après qu’elle l’eut initié à l’amour, leur départ aux États-Unis en 1940, leur longue correspondance quand Simon reviendra combattre en France en juin 1944, le rôle « psychologique » de ce dernier auprès de la population française et la création par lui du festival de Jazz de Souillac – où le couple vécut - lequel porte désormais son nom…
Outre l’histoire intime sur fond de jazz, c’est « l’esprit du temps » qui revit dans ce film lumineux et bienfaisant, fourmillant d’anecdotes inattendues tel André Gide prenant un livre chez Gallimard mais « oubliant » de payer ou expliquant comment, aux États-Unis, l'émergence de la contraception fut étroitement liée au départ des hommes à la guerre…