Esto es lo que hay suit le parcours de Los Aldeanos, groupe de hip-hop le plus populaire et contestataire de Cuba, formé en 2003 par Aldo et El B. Authentiques et marginaux, Los Aldeanos connaissent un immense succès dans leur pays et à l'étranger, mais sont victimes de la censure du gouvernement cubain qui leur interdit de se produire sur l'île tout en les empêchant de quitter le pays. Mais il en faut plus pour faire taire Aldo et El B, véritables guérilleros du hip-hop, qui continuent à autoproduire leurs albums et leurs clips, et à critiquer dans leurs textes les défaillances d'un système, dévoilant sans relâche l'envers de la révolution castriste et des paysages de cartes postales. Surnommés les « révolutionnaires de la révolution », les deux rappeurs ne se revendiquent pourtant pas comme pourfendeurs d'un régime, mais simplement comme porte-parole d'un peuple auquel ils appartiennent et pour qui ils s'entêtent à faire de la musique malgré les difficultés.
Le documentaire les suit au moment où, pour la première fois, ils ont l'autorisation de sortir du pays pour faire une tournée à l'étranger. Ils pourront alors mesurer le pouvoir d'internet, pourtant très contrôlé à Cuba, qui a permis à leur musique de traverser les frontières, et auront enfin l'occasion de jouer leur musique en concert. Mais même à l'étranger, et même face à ce succès inattendu pour eux, ils ne cesseront de poursuivre leur rêve : avoir la possibilité de se produire dans leur pays, dans leur ville, face à leur public cubain. En suivant ainsi pas à pas Los Aldeanos dans leur combat musical et politique, Esto es lo que hay se présente comme le « Mala vista social club » : le film du Cuba de demain.