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LES SUFFRAGETTES
Le terme de "suffragette" apparaît en 1903 en Angleterre. La première à l'employer est Emmeline PANKHURST à Manchester. Il désigne les féministes souhaitant une évolution dans l'égalité homme femme. Ces femmes qui revendiquent des droits nouveaux s'inspirent des idées de la Révolution Française, pour faire évoluer la condition, les droits et les pouvoirs des femmes.
Origines et moyens d'actions du mouvement suffragiste.
Représentation du mouvement suffragiste Britannique.
Ce mouvement féministe, qui apparaît en 1903 en Angleterre, est l'influence majeure du mouvement français qui naît en 1906. Ce retard est du à une conception Britannique des femmes en tant que groupe spécifique alors que la conception de l'individu-citoyen à la française s'y oppose. Cependant les femmes françaises tel que Hubertine AUCLERT ou Louise WEISS sont des figures emblématiques des suffragettes françaises. Les mouvements pacifistes du début étant inutiles, elles utilisent différents moyens d'actions devenant de plus en plus radicaux ; elles troublent donc l'ordre public le plus bruyamment possible adoptant une position de martyr au travers des photographies les montrant en tenues de prisonnières. De plus, elles protestent à travers des grèves de la faim, les autorités les nourrissent de force. Leurs principaux moyens d'actions restent les manifestations, les grèves, mais aussi les campagnes. Le mouvement suffragiste devient une véritable révolution culturelle, notamment à travers la presse qui est assez réticente, donnant un avis négatif à l'opinion public.
Les suffragettes, leurs alliés et leurs opposants
Les différentes mentalités de l'epoque
Les combats suffragistes sont considérés comme hors normes par rapport aux mentalités et aux conventions culturelles de l'époque. En effet, les femmes sont considérées comme inférieures physiquement et psychologiquement. Elles ne pouvaient par conséquent avoir les mêmes droits que ces derniers, selon la logique de l'époque. De plus, l'opinion publique craignait une incompatibilité du rôle mère-électrice. Le vote des femmes serait irresponsable ; selon eux, il ne pourrait que permettre le développement des partis extrêmes, ceci justifié par le manque de maturité politique des femmes. Il se créer alors des ligues anti-suffragistes qui regroupent de nombreux hommes mais aussi quelques femmes, souvent issues des milieux populaires. Cependant, le rôle capital joué par les femmes pendant les deux guerres mondiales dans l'industrie et l'économie à largement contribué aux changements des mentalités. Ce sont de nombreux préjugés qui fondaient la base de l'organisation sociale qui se trouvent être remis en question.
Les suffragettes sont souvent des aristocrates, mais elles ne symbolisent pas l'ensemble des femmes: les ouvrières leur contestent le droit de parler en leur nom voyant le vote comme une revendication bourgeoise.
Quelques héroïnes sont restées dans l'Histoire
Hubertine AUCLERT fonde en 1881 la "Citoyenne", première organe des suffragettes en France et invente la propagande féministe dès 1916. En 1908 elle renverse par provocation une urne.
Madeleine PELLETIER: principale animatrice du mouvement suffragiste français au début du siècle, brise les vitres d'un bureau de vote en 1908 mais n'est jamais poursuivie.
Louise WEISS se lance en 1934 dans la lutte pour le droit de vote des femmes faisant le choix d'actions médiatiques : elle utilise l'actualité à des fins de propagande féministe et fait preuve d'imagination. Elle convaint les trois plus grandes aviatrices françaises de participer à un meeting à Bordeaux en faveur du suffrage des femmes ; lors de la finale de la coupe de France de football, elle lâche des petits ballons rouges auxquels sont attachés des tracts féministes que le vent entraînent jusqu'à la tribune présidentielle ; elle retarde aussi le départ d'un grand prix en se promenant accompagnée d'autres suffragettes sur la piste avec des banderoles.
La situation française
A l'origine, la création du mouvement suffragiste s'était fondé autour des revendications pour le droit de vote, mais ce n'était pas une priorité en soit, ce que revendiquait les femmes de l'époque c'était l'autonomie ( égalité des droits civils ), le droit à l'éducation, la lutte contre la prostitution, l'amélioration du sort des travailleuses, etc... Elles revendiquent plus de droits politique pour réaliser l'extension des autres droits des femmes.
Ces revendications politiques se traduisent en 1925 par l'élection de dix candidates féministes aux élections municipales, ce qui marque un tournant dans la vie politique française. Une nouvelle étape est franchie avec la nomination en 1936 au poste de sous secrétaire d'état de Mde BRUNSCHVICG, LACORE et JOLIOT-CURIE. Et c'est en 1944 suite à leurs actions durant la 2nde guerre mondiale que le droit de vote des femmes leur est accordé.
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Suffragettes… Le mot a un petit côté léger et désuet, comme s'il évoquait une réalité certes sympathique mais sans grande conséquence, sans grand enjeu. Et pourtant ! Il faut se rappeler que ce nom de « suffragettes » désigne des femmes audacieuses et courageuses, des guerrières ordinaires qui se sont battues pour le droit de vote des femmes dans l'Angleterre du début du xxe siècle. Un combat qui mit encore quelques années à se répercuter en France et qui n’est pas encore venu à bout, un siècle plus tard, des résistances mâles les plus archaïques. La grande force de cet excellent film, outre sa dimension purement historique (et pédagogique : avis aux enseignants, c'est un support idéal pour travailler avec les élèves), c’est de nous plonger au cœur de ce combat, en s'attachant non pas à une figure charismatique, celle en l'occurrence d'Emmeline Pankhurst, célèbre féministe anglaise incarnée par Meryl Streep, mais à une activiste de l'ombre, une anonyme, une ouvrière. Là où l’on aurait pu craindre une éventuelle grandiloquence du propos, scènes de foules, grands discours et violons à l’appui, on saisit ainsi au vol la naissance hésitante mais sincère d’une conscience politique, avec tout ce que cela suppose de fragilité, de fougue, de fraîcheur mais aussi de blessures et de désillusions. Et Carey Mullighan campe à la perfection celle par laquelle cette histoire à la fois rude et exaltante nous est contée.
Maud est ouvrière dans une blanchisserie industrielle. C’est dans ce quartier qu'elle est née, c'est dans cette entreprise que sa mère avant elle a trimé toute sa vie, dans cette entreprise qu’elle a rencontré son mari, dans cette entreprise sans doute qu’elle épuisera sa jeunesse, sa santé, sa beauté dans les vapeurs toxiques et sous les brûlures des fers. Maud est une bosseuse et elle accomplit son travail en silence, sans toutefois se soumettre complètement à l’autorité patriarcale d’un directeur dont on imagine bien qu’il a usé et abusé de son pouvoir, sur elle hier, sur d’autres plus fraîches et vulnérables aujourd’hui. Maud ne cherche rien de plus qu’à gagner son salaire, sans faire de vagues, et apporter sa contribution, même modeste, au quotidien du ménage.
Autour d’elle, à l’usine, dans la ville, les revendications des femmes de tous âges et de toutes conditions résonnent comme un appel à la rébellion. Le combat pour le droit de vote des femmes, mené par la Women's Social and Political Union (WSPU), est à un tournant décisif. Les simples mots, les grands discours, le lobbying auprès des quelques rares hommes politiques un peu sensibles à la cause ne semblent pars porter leurs fruits. L’heure est au changement de stratégie, les paroles ne suffisent plus, les femmes doivent passer à l’acte.
Prise un peu par hasard dans le mouvement, Maud va découvrir plus qu'un combat légitime, une véritable communauté humaine et hétéroclite de femmes en lutte. Des femmes soumises rêvant de liberté, des femmes libres rêvant de justice pour toutes, des femmes modernes rêvant de progrès social. Maud va devenir militante, avec tout ce que ça suppose de violences psychologiques et physiques, d’humiliations, d’heures de prison et de solitude.
Car la société n’est pas prête à changer et la police va tout faire pour que l’insurrection au féminin étouffe avant de se propager : il faut gaver de force celles qui font la grève de la faim, enfermer les plus combatives… Mais rien ne peut arrêter ces femmes qui ont décidé de se mettre en marche et de prendre leur futur en main.