Critique aux Cahiers du cinéma et assistant de Jean-Luc Godard pour Les Carabiniers (1963), Barbet Schroeder choisit de devenir producteur et fonde Les Films du Losange. Il produit, entre autres, Éric Rohmer et Jean-Daniel Pollet, avant de se lancer dans la réalisation en 1969, avec More. Il tourne plusieurs films bien accueillis, et, après Tricheurs (1984), entame une carrière aux États-Unis, au moment où a lieu le second procès von Bülow, qui se termine par un acquittement en 1985. Le cinéaste rêvait depuis longtemps de faire une comédie sur l’univers des milliardaires oisifs. Il rencontre alors Nick Kazan, fils d'Elia et scénariste, qui travaille à l’adaptation du roman d’Alan Dershowitz, le brillant avocat de Claus von Bülow. Le duo trouve une mine de renseignements auprès du fils de l’avocat, qui coproduit le film.Cinq ans après le procès et alors que tous les protagonistes sont en vie – les avocats de la production passent le scénario au peigne fin -, Barbet Schroeder met en scène cette enquête mystérieuse. Le film alterne entre une approche quasi documentaire, des flashbacks et la narration de Sunny, l'épouse, en forme de clin d’œil à Sunset Boulevard de Billy Wilder, qui menait le récit selon le point de vue du disparu.
Grâce à ses acteurs Jeremy Irons et Glenn Close, le cinéaste dépasse la question de la culpabilité de von Bülow. « À travers l’interprétation [de Glenn Close] on assiste à la fin d’un mariage et l’on voit se profiler la tentation du suicide. Car Le Mystère von Bülow est aussi un film sur l’échec d’une union, et qui relègue progressivement au second plan la question : « Claus a-t-il tué sa femme ? » (Barbet Schroeder)