Dominique Sanda, de son vrai nom Dominique Varaigne, est née à Paris dans une famille bourgeoise et catholique. Enfant rebelle, elle abandonne l'école à l'âge de treize ans, suite à la remarque d'une de ses enseignantes sur sa blouse. A 16 ans, elle s'inscrit au concours de Miss Maillot, qui lancera sa carrière de mannequin. En 1968, elle fait la couverture de Vogue. Robert Bresson, séduit par sa beauté et le timbre particulier de sa voix la repère. Elle sera l'héroïne du premier film du cinéaste: Une Femme douce (1969) qui est tiré d'une nouvelle de Fedor Dostoïevski, sans avoir acquis aucune formation de comédienne.
Après des débuts prometteurs suite à ce film, elle accumule les grands rôles. Bernardo Bertolucci lui offre notamment l'un des rôles principaux dans son film Le Conformiste (1970) qui lança sa carrière en Italie alors qu'elle n'a que 18 ans. Elle enchaîne les succès avec Le Jardin des Finzi Contini (1970) de Vittorio De Sica. En 1971, elle revient en France et tourne avec Philippe Labro le film Sans mobile apparent, dans lequel elle tient le rôle de Sandra. Deux ans plus tard, elle tourne à Paris L'Impossible objet de John Frankenheimer.
En 1972, elle débute une carrière aux Etats-Unis en jouant dans Le Piège de John Huston. En 1975, de retour en Italie, elle retrouve Bernardo Bertolucci qui lui offre un de ses plus beaux rôle dans 1900, où elle interprète le rôle d'Ada aux côtés de Gérard Depardieu et Robert De Niro
En 1976, c'est la consécration. Elle reçoit le prix d'interprétation féminine à Cannes pour L'Héritage de Mauro Bolognini. Un an plus tard, Liliana Cavani voit en elle les traits de Lou Andréas von Salomé, la femme la plus séduisante du siècle, amie de Nietzsche et de Freud, et lui offre le rôle principal dans Au-delà du bien et du mal
En 1978, elle revient en France et tourne pour Marguerite Duras dans son film Le Navire night. Elle enchaîne alors les films Français avec: Le Voyage en douce (1980) de Michel Deville mais aussi Les Ailes de la colombe (1980) de Benoît Jacquot qui fut tourné à Venise. Jacques Demy lui offre aussi son tout premier rôle pour la télévision dans son téléfilm La Naissance du jour (1980), tiré du roman de Colette. Deux ans plus tard, elle tournera de nouveau pour le réalisateur dans l'un de ses plus beaux films, Une chambre en ville (1982). La même année, elle interprétera aussi le rôle de Béatrice dans le film de Pierre Lary, L'Indiscrétion.
En 1983, elle accepte de tourner pour un metteur en scéne Vietnamien peu connu: Lam Le. pour qui elle interprète le rôle d'une missionnaire Française au moment où la France coloniale s'effondre dans Poussiere d'empire, premier film Vietnamien tourné au Vietnam.
A partir du milieu des années 80, elle obtient des rôles plus profonds, plus mystérieux, notamment dans Le Matelot 512 de René Allio dans lequel elle incarne l'étrange commandante Mireille. Elle tourne de nouveau en France pour Benoît Jacquot dans Corps et biens (1986) et Les Mendiants (1987) dans lesquels elle joue le rôle d'un personnage habité par sa passion destructrice.
En 1988, elle part jouer en Patagonie Argentine sous la direction de Edgardo Cozarinsky pour son film Guerriers et Captives(1989). L'année suivante, elle tourne en Argentine un film de Maria Luisa Bemberg, Moi, la pire de toutes (1990) dans lequel elle incarne la vice reine du Mexique.
Elle n'abandonne pas pour autant le cinéma français et tourne notamment pour Agnès Varda dans un film hommage à Jacques Demy (1995): L'Univers de Jacques Demy dans lequel elle interprète son propre rôle d'actrice.
En 2000, on la retrouve dans le rôle de Soeur Andrée dans le film Les Rivières Pourpres de Mathieu Kassovitz. Aujourd'hui, elle tourne essentiellement pour la télévision étrangère.
Dominique Sanda fait partie de ces comédiennes égéries des années 70. Elle signe une très grande carrière marquée par des rencontres exceptionnelles en France et à l'étranger...