Fils d’un soldat de l’Armée de l’Union, vétéran de la Guerre de Sécession qui avait autrefois servi comme éclaireur pour le célèbre Buffalo Bill, Monte Blue est né Gerard Montgomery Blue le 11 janvier 1887, à Indianapolis dans l’Indiana. Il a huit ans quand son père est tué dans un accident de voiture, sa mère, ne pouvant élever ses cinq enfants seule, le place avec un autre de ses frères à la «Indiana Soldiers’ and Sailors’ Children’s Home» une maison d’accueil pour enfants d’anciens combattants. Après l’école secondaire, il poursuit ses études à l’Université Purdue de West Lafayette dans l’Indiana où il pratique assidument le sport avec l’espoir de devenir joueur de football américain professionnel. Après l’université, il ne sera pas footballeur, mais sa carrure athlétique lui permet de travailler comme pompier, ouvrier des chemins de fer, bûcheron, cow-boy dans un ranch, cavalier dans un cirque et enfin travailleur journalier pour le studio de David Wark Griffith. En 1915, après avoir pratiqué plusieurs emplois techniques, David Wark Griffith l’engage pour faire des cascades et de la figuration dans «La naissance d’une nation», grande fresque historique, vibrant hommage aux habitants des États Confédérés qui luttèrent pour la reconnaissance leurs droits. Dès lors, Monte Blue sait qu’il veut définitivement devenir acteur et fait tout pour intégrer la troupe d’acteurs de Griffith. Jusqu’à la fin de la décennie, Monte Blue apparaît dans «Intolérance» (1916) de Griffith, remplace Harry Houdini pour une cascade aérienne dans «The grim game» (1916) car le grand magicien a peur des avions. Il joue les utilités dans des dizaines de productions aux côtés de, entre autres, Bessie Love, Mary Pickford, Douglas Fairbanks, Constance Talmadge ou Ethel Clayton. Il tourne son premier grand rôle dans «A Cumberland romance» (1920) auprès de Mary Miles Minter. On le voit ensuite en faire valoir de Gloria Swanson dans «Le cœur nous trompe» (1921), des sœurs Lillian Gish et Dorothy Gish dans «Les deux orphelines» (1921), de Mae Murray dans «La rose de Broadway» (1922) et «Mademoiselle Minuit» (1924), de Clara Bow dans «Fille de plaisirs» (1924), de Marie Prevost dans «Embrassez-moi» (1925) ou de Leila Hyams dans «The brute» (1927) et «One-round Hogan» (1927). Avec l’arrivée du cinéma parlant, Monte Blue a plus de quarante ans et ne peu plus prétendre à jouer les jeunes premiers, il est alors relégué aux rôles de complément. Jusqu’en 1954, il est au générique de presque 200 films, abordant tous les genres cinématographiques en donnant la réplique aux plus grandes stars hollywoodiennes. Il interprète notamment le politicien mexicain Lerdo de Tajada dans le «Juarez» (1939) de William Dieterle ou le vieux shérif dans «Key Largo» (1948) de John Huston. Après un dernier film en 1954, il quitte le monde du cinéma et tourne quelques rôles pour des séries télévisées jusqu’en 1960 puis travaille pour le cirque Hamid-Morton à Milwaukee. Après le divorce de sa première femme Erma Gladys en 1923, Monte Blue se marie l’année suivante, avec Tova Jansen, fille de la comédienne Bodil Rosing, et mère de ses deux enfants, Barbara Ann et Richard. Elle le laissera veuf en mars 1956. Il termine sa vie auprès de Betty Jean Munson Mess, sa troisième épouse. L’acteur meurt le 18 février 1963 à Milwaukee dans le Wisconsin, victime d’une crise cardiaque alors qu’il souffrait déjà d’une grave grippe.
source : CinéArtistes.com