Réalisateur, producteur & écrivain Il promène sa caméra le long des chemins et, avec sa seule parole, tient tête aux hommes de pouvoir les plus féroces. Michael Moore est un héros américain, protégeant son pays de son pire ennemi : les États-Unis. D'un film à l'autre, il cherche à dissiper un rêve américain bâti sur des mirages : la toute-puissance patronale avec Roger et moi ou The Big One, le port d'armes dans Bowling for Columbine, la politique militaire postcoloniale de George W. Bush dans Fahrenheit 9/11, l'avidité du système de santé dans SiCKO ou encore les dérives du modèle économique dans Capitalism: A Love Story. En bientôt trente ans d'activisme artistique, Michael Moore s'est imposé comme un maître en la matière, pétrissant le réel et la fiction pour en extraire toute la vérité. À l'occasion de l'hommage – en sa présence – que lui rend le Festival du Cinéma Américain de Deauville, est présenté en avant-première le nouveau film de Michael Moore, Where to Invade Next, dans la section non-compétitive Les Docs de l'oncle Sam. Michael Moore est né à Flint, dans le Michigan (États-Unis). Élève du séminaire et boy scout, il est élu au conseil d'administration de son école (Davison High School) et devient, à dix-huit ans, le plus jeune Américain à accéder à une fonction publique. À vingt-deux ans, il crée le quotidien alternatif The Flint Voice, qu'il dirigera pendant dix ans. En 1989, il réalise son premier long métrage documentaire, Roger et moi, dans lequel il dénonce l'application des mesures de restructuration décidées par Roger B. Smith, président de General Motors, qui conduisent à la fermeture des usines automobiles de Flint pour leur délocalisation vers le Mexique. Le film bat tous les records au box-office américain et donne naissance au mouvement du cinéma documentaire moderne. En 1997, il signe The Big One dans lequel il traite de l'appauvrissement aux États-Unis d'une partie de la population et des pratiques douteuses de certaines multinationales. Il s'attaque, trois ans plus tard, au problème de la violence et des armes à feu en Amérique avec Bowling for Columbine, récompensé par l'Oscar 2003 du Meilleur Documentaire. Il réalise ensuite Fahrenheit 9/11, un violent réquisitoire contre le président américain George W. Bush, qui reçoit la Palme d'or au Festival de Cannes 2004. Sorti en 2007, SiCKO présente une critique acerbe du système de santé américain dans lequel 45 millions d'individus ne sont couverts par aucune assurance maladie. Avec Capitalism: A Love Story, il traite de la crise financière de la fin des années 2000 tout en portant un acte d'accusation contre l'ordre économique actuel aux États-Unis, et contre le capitalisme en général. Michael Moore est également l'un des essayistes les plus lus des États-Unis, avec à son actif des livres comme Mike contre-attaque (2002) et Tous aux abris (2003). Il vit aujourd'hui à Traverse City dans le Michigan, où il a créé le Traverse Film Festival ainsi que deux salles de cinéma d'Art et d'Essai : le State Theatre et le Bijou by the Bay.