Marguerite est la fille d'un couple de bretons originaire de Primel-Trégastel hameau de la commune de Plougasnou (Finistère). Son père Yves Marie Boulc'h est un ancien cheminot devenu invalide, ayant perdu un bras, happé par une locomotive, tandis que sa mère Marie-Jeanne Daniel, concierge, se livrait accessoirement à la prostitution. La jeune Marguerite grandit dans les quartiers les plus populaires de Paris. À quinze ans, elle est vendeuse de cosmétiques de porte à porte. Son travail lui permet de rencontrer la Belle Otero, artiste alors adulée, qui admire son audace et ses formes ainsi que sa voix particulière, lui propose de chanter sous le nom de « Pervenche ».
Son répertoire « réaliste » commence à la faire connaître entre 1908 et 1910.
Le 28 novembre 1907, elle épouse dans le 2e arrondissement de Paris Robert Hollard (alias Roberty), un jeune comédien amateur de music-hall qu'elle avait rencontré à la taverne de l'Olympia. Le couple donne naissance à un enfant qui meurt en bas âge, et la jeune mère est rapidement abandonnée par son séduisant compagnon qui lui préfère Damia. Leur divorce est prononcé le 13 juin 1910. Elle noue ensuite une relation de courte durée avec Maurice Chevalier, qui décide de la quitter pour Mistinguett.
Bien qu'auréolée de succès, Fréhel (ainsi surnommée désormais en référence au cap breton du même nom) fuit une vie sentimentale désastreuse et finit par plonger dans l'alcool et la drogue. Elle quitte la France pour l'Europe de l'Est et la Turquie, d'où l'ambassade de France la rapatrie dans un état lamentable en 1923.
En 1925, l'« inoubliable inoubliée » remonte sur les planches de l'Olympia pour le plus grand plaisir d'un public qui ne se lasse pas de ses couplets réalistes. Son physique méconnaissable – elle s'est considérablement empâtée – lui ouvre paradoxalement les portes du cinéma. Elle tourne notamment dans Cœur de lilas en 1931, Le Roman d'un tricheur en 1936, Pépé le Moko en 1936, où elle interprète la célèbre chanson Où est-il donc ?, La Maison du Maltais en 1938.
Le 30 avril 1935, elle épouse à Paris Georges Boettgen.
En 1950, Robert Giraud et Pierre Mérindol inviteront Fréhel à se produire devant le public parisien dans une ancienne salle de bal, les Escarpes, située près de la place de la Contrescarpe. Ce seront les dernières apparitions publiques de la chanteuse.
Elle ne se relèvera jamais de ses drames passés. C'est dans une chambre sordide d'un hôtel de passe, au 45 de la rue Pigalle, qu'elle meurt seule le 3 février 1951. Une foule importante assistera à son enterrement. Elle est inhumée au cimetière de Pantin.
Depuis, nombre de chanteurs se réclament de son influence : Charles Trenet, Mano Solo, Jacques Higelin, Serge Gainsbourg ou Renaud.
Filmographie
1930 : Celles qui s'en font, court métrage de Germaine Dulac illustrant deux chansons : Toute seule et A la dérive
1932 : Cœur de lilas d'Anatol Litvak+ chanson : la Douleur
1934 : La Rue sans nom de Pierre Chenal La Méhoul
1934 : Amok de Fédor Ozep : La chanteuse du cabaret
1934 : Je n'ai plus rien de Germaine Dulac - chanson filmée, court métrage -
1936 : Gigolette d'Yvan Noé : La chanteuse
1936 : Le Roman d'un tricheur de Sacha Guitry : Redhead (chanteuse)
1936 : Radio de Maurice Cloche - court métrage -
1937 : L'Innocent de Maurice Cammage
1937 : Pépé le Moko de Julien Duvivier : Tania
1938 : La Rue sans joie d'André Hugon : Henriette
1938 : Le Puritain de Jeff Musso
1938 : La Maison du Maltais de Pierre Chenal : Rosina
1939 : Une java de Claude Orval : La patronne du bar
1939 : Berlingot et compagnie de Fernand Rivers : Bohemia
1940 : L'Entraîneuse d'Albert Valentin : La chanteuse
1941 : L'Enfer des anges de Christian-Jaque : La femme Sulpice
1947 : L'Homme traqué de Robert Bibal : La mère Tout le Monde
1949 : Un homme marche dans la ville de Marcel Pagliero : La femme de Buck
1949 : Maya de Raymond Bernard : Notre Mère
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