Cedric Kahn débute sa carrière cinématographique à l'âge de 21 ans comme stagiaire sur Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat. Il est ensuite l'assistant du monteur Yann Dedet, qui collaborera plus tard sur les films de Kahn. Deux ans après, il réalise un premier court métrage, Nadir, et participe à l'écriture du scénario d'Outremer de Brigitte Roüan. En 1990, il dirige un second film, Les Dernières heures du millénaire, sur l'errance d'une jeune femme dans les rues de Paris.Fort de cette expérience, le cinéaste s'essaie au long métrage. Bar des rails, sélectionné au Festival de Venise, est remarqué par la critique mais boudé par le public. En 1992, il écrit le scénario des Gens normaux n'ont rien d'exceptionnel de Laurence Ferreira Barbosa. En 1994 et 1997, il tourne deux films pour Arte. Le premier, s'inscrivant dans la série Tous les garçons et les filles de leur âge, bénéficie d'une sortie en salles dans sa version longue, sous le titre Trop de bonheur. Culpabilité zéro, le second, est le fruit d'une collaboration avec les élèves du Théâtre national de Strasbourg.L'Ennui (1998), d'après le roman homonyme de Alberto Moravia, marque une nouvelle avancée dans la reconnaissance du travail du réalisateur. Cette romance originale casse l'image de cinéaste naturaliste à laquelle Cédric Kahn était attaché jusqu'à alors. Il y affirme son goût pour les personnages opaques, une tendance que Roberto Succo confirme deux ans plus tard. Ce portrait d'un tueur en série, adapté d'une histoire vraie, est présentée en sélection officielle au Festival de Cannes 2001.Cédric Kahn effectue son grand retour derrière la caméra en adaptant en 2003 le roman de Georges Simenon, Feux rouges, la sombre histoire d'un couple sur le déclin (Jean-Pierre Darroussin et Carole Bouquet), dont l'existence est bouleversée par un détenu évadé (Vincent Deniard).