Fils du scénariste Jacques Rémy, qui travailla avec des cinéastes tels que Christian-Jaque ou Henri Decoin, Olivier Assayas débute comme critique aux Cahiers du cinéma. Il est alors un des premiers cinéphiles européens à porter son attention sur la nouvelle vague du cinéma asiatique - il consacrera d'ailleurs un documentaire au maître taiwanais, Hou Hsiao Hsien. C'est en Chine qu'il rencontre Maggie Cheung, qu'il épousera et fera tourner dans Irma Vep, audacieuse variation autour d'un sérial de Feuillade, présenté à Cannes dans la section Un Certain Regard, en 1996.Ne tardant pas à passer de la théorie à la pratique, Olivier Assayas se fait bientôt remarquer grâce à ses courts-métrages - notamment Laissé inachevé à Tokyo en 1982 - et son travail de scénariste sur Rendez-vous, réalisé en 1985 par un autre ancien des Cahiers, André Techiné. Il tourne l'année suivante son premier long métrage, Desordre, portrait de jeunes gens tourmentés dans lequel apparaît déjà sa passion pour le rock. Loué pour l'élégance de sa mise en scène, Assayas excelle à filmer de jeunes comédiennes qui ont pour nom Judith Godrèche (Paris s'eveille en 1991) ou Virginie Ledoyen (L' Eau froide en 1994), dans des récits qui mêlent intrigues sentimentales et conflits de générations.En 1998, le mélancolique Fin août, début septembre, avec le couple Jeanne Balibar-Mathieu Amalric, semble clore un cycle. Olivier Assayas s'efforcera ensuite d'élargir l'horizon du cinéma d'auteur à la française en se lançant dans des projets ambitieux et éclectiques. Aux Destinées sentimentales, saga intimiste avec Emmanuelle Béart et Charles Berling, présentée à Cannes en 2000, succède en effet le thriller high-tech Demonlover qui déconcerte la Croisette deux ans plus tard. Olivier Assayas surprend encore en s'essayant au mélodrame avec Clean en 2004. Emouvant portrait d'une ex-junkie décidée à récupérer la garde son fils, le film vaut à la muse Maggie Cheung, séparée du cinéaste, le Prix d'interprétation au Festival de Cannes.