Issu d'une famille horriblement aisée, fondateur du caca's club, roi des fêtards, Frédéric Beigbeider aurait pu se contenter de ce rôle de neutron fou dans la mécanique quantique de la vie généralisée. Et si vous trouvez cette phrase amusante détrompez-vous : elle est en fait tout spécialement conçue pour traumatiser les cerveaux de plusieurs dimensions parallèles quoique entrecroisées dans l'écheveau d'une stupidité particulièrement crasse. Malheureusement notre neutron fait preuve d'intelligence, d'humour et d'une personnalité propre à agacer ma jalousie exacerbée par plusieurs siècles de frustration à la simple idée de ne jamais pouvoir franchir les portes de chez Castel. Frédéric Beigbeider est également l'auteur de plusieurs romans largement autobiographiques. Celui-ci part d'un postulat simple sans doute tiré de ses lectures d'Elle Magazine : L'amour dure trois ans. C'est hormonal, physiologique, prouvé scientifiquement puisque lu dans des magazines féminins. Sa nouvelle petite amie va-t-elle franchir le cap ? Insoutenable suspens. Le récit est drôle, mais également triste et désabusé. Il a ce petit coté grinçant que l'on retrouve du coté de Capra. Un bon livre, certes pas un chef-d'?uvre de la littérature contemporaine, mais une vraie réussite dans le genre léger. On s'amuse et, chose incroyable, l'on n'a pas l'impression d'avoir perdu son temps après l'avoir lu. Des romanciers qui se prennent autrement plus au sérieux feraient bien de s'en inspirer. Quel dommage que notre neutron ait refusé de nous accorder une interview. Frédéric Beigbeider: L'amour dure trois ans. Grasset 234 pages 108FF
