Se décrivant lui-même comme "le fils d'une femme de ménage qui a vécu dans un rêve de cinéma", Jean-Claude Brisseau ne se destine pas de suite à suivre une carrière de réalisateur. Il emprunte les chemins de l'enseignement en étant professeur de français pendant plus de vingt ans dans un collège de la banlieue parisienne, mais ses rêves de cinéma finissent par le ratrapper et il mène en parallèle une carrière de cinéaste amateur. Sa rencontre avec le célèbre réalisateur et scénariste Eric Rohmer est déterminante : il travaille peu de temps après à l'INA (Institut national de l'audiovisuel) qui produit en 1978 son premier long métrage : La Vie comme ca, tout d'abord destiné à la télévision.En 1983, Jean-Claude Brisseau entame sa première collaboration avec l'acteur Bruno Crémer, qu'il dirige dans le drame Un jeu brutal. Il le retrouve en 1988 pour le long métrage De bruit et de fureur, plongée violente dans la vie des banlieues mêlée à une composante surnaturelle, qui lui permet de recevoir un Prix spécial de la jeunesse au Festival de Cannes la même année.L'une des particularités du cinéaste est d'utiliser des acteurs à l'image publique très forte afin de les détourner sur grand écran : en 1989 il s'emploie à transformer Vanessa Paradis, à l'époque vue comme l'innocente interprète de Joe le taxi, en une adolescente psychologiquement fragile et amoureuse sensuelle de son professeur dans le drame Noce blanche. Puis L'Ange noir en 1994 met en scène Sylvie Vartan dans le rôle d'une femme fatale aux secrets diaboliques.Après six ans d'absence, Jean-Claude Brisseau réalise la comédie dramatico-romantique Les Savates du bon Dieu, qui tranche avec les précédentes oeuvres du cinéaste, en raison de la dimension métaphysique nettement moins affirmé que dans ses précédents films. Le cinéaste confirme ce changement en 2002 avec Choses secrètes, un drame dans le milieu des entreprises.