King Hu (de son vrai nom Hu Jinquan) est né à Pékin en 1932 au sein d’une famille bourgeoise. En 1949, peu avant l’invasion de l’Armée rouge chinoise dans la capitale, il part s’installer à Hong Kong. Il travaille d’abord comme dessinateur de publicité pour le cinéma puis comme décorateur, et débute une carrière d’acteur. En 1958, sur la recommandation de son ami réalisateur Li Han-hsiang (The Love Eterne), il rejoint la Shaw Brothers en tant qu’acteur, scénariste et assistant-réalisateur. Il réalise sous la supervision de ce dernier un premier long-métrage intitulé The Story of Sue San (1962), adaptation d’un célèbre opéra chinois. Puis il signe Sons of the Good Earth en 1965, qui traite de la guerre sino-japonaise, et L’Hirondelle d’or l’année suivante. Il s’agit là de son premier wuxia ; avec son style bien marqué s’inspirant de l’opéra et de la peinture traditionnelle chinoise, King Hu révolutionne le film de sabre. Peu de temps après, le cinéaste quitte la Shaw Brothers et s’installe à Taïwan. Il réalise Dragon Inn en 1967, son premier grand succès en Asie, puis A Touch of Zen, sa grande fresque de trois heures. Son Prix de la Commission supérieure technique au Festival de Cannes de 1975 révèle le talent de King Hu au monde entier et contribue à faire découvrir le cinéma d’action chinois en Occident. Par la suite, le cinéaste continue de réaliser d’autres films de wuxia (Raining in the Mountain et Legend of the Mountain en 1979) avant de s’essayer à la comédie contemporaine avec The Juvenizer en 1981. Après une pause de neuf ans, King Hu revient sur le devant de la scène en co-réalisant The Swordsman avec Tsui Hark, l’un de ses fans de la première heure. Il tourne son dernier film, Painted Skin, en 1993 et reçoit l’année suivante un grand prix d’honneur pour son oeuvre au Hong Kong Film Directors’ Guild. Il meurt en 1997, laissant derrière lui une filmographie qui, bien que peu importante quantitativement, comporte de nombreux chefs-d’oeuvre ayant influencé de grands réalisateurs comme Ang Lee (Tigre et Dragon), Quentin Tarantino (Kill Bill : Volumes 1 et 2) ou Jia Zhang-ke (A Touch of Sin, clin d’oeil direct à A Touch of Zen).