Après deux ans dans l'armée de l'air, Ken Loach se rend à Oxford pour étudier le droit. Interessé par l'art dramatique, ce fils d'un responsable du service entretien d'une usine devient comédien et assistant metteur en scène au Northampton Repertory Theater. Il est également un des pionniers de la fiction basée sur des évènements réels pour la télévision. En 1968, il transpose son téléfilm Pas de larmes pour Joy au cinéma, devenant ainsi l'un des fondateurs de la vague néo-réaliste britannique avec Mike Leigh, Mark Herman et Stephen Frears.Observateur du réel, le cinéaste cherche pour chacun de ses films à capter un contexte social ou politique. Ken Loach brosse aussi bien le portrait d'un père qui n'arrive pas à payer une robe de communion pour sa fille (Raining stones pour lequel il obtient le Prix du jury à Cannes en 1993) que d'un ancien alcoolique dans un quartier difficile de Glasgow (My name is Joe). Ken Loach aime également se plonger dans l'Histoire. C'est dans cette optique qu'il traite de la guerre d'Espagne dans Land and freedom et du Nicaragua sandiniste dans Carla's song. Mais l'univers de prédilection du réalisateur reste le monde du travail. Avec Riff raff, il s'intéresse aux travailleurs précaires de Londres. Dans Bread and roses (2000), il décrit la vie du personnel de nettoyage d'un grand hôtel de Los Angeles et dans The Navigators (2001) les conditions de travail des cheminots anglais à l'heure de la privatisation des chemins de fer. En 2002, Ken Loach revient avec Sweet sixteen, Prix du Meilleur scénario à Cannes. Après ce portrait d'un adolescent sans le sou, prêt à tout pour reconstruire sa famille, il dépeint, à travers le drame sentimental Just a kiss, une histoire d'amour entre un émigré pakistanais et une enseignante catholique.