Après des études de psychologie à l'Université de Mannheim, Werner Schroeter réalise plusieurs courts métrages sur Maria Callas avant de s'attaquer à son premier long en 1969 : Eika Katappa qui obtient le prix Josef von Sternberg. Compagnon de route de la nouvelle vague allemande, il s'en distingue cependant par ses partis-pris stylistiques radicaux et une oeuvre faite de drames baroques où la fascination de la mort est omniprésente comme dans La Mort de Maria Malibran (1971) qui s'attarde sur les derniers jours de la jeune cantatrice Maria Malibran. Autre particularité des films de Werner Schroeter qui est un mélomane, le mélange entre film et opéra et la réflexion sur l'art, notamment dans Concile d'amour (1982) où une pièce de théâtre est interdite pour blasphème.Les personnages principaux de ses longs métrages sont souvent des femmes fragiles qui ne parviennent pas à se conformer aux conventions de la société : Carole Bouquet est l'une de ses héroines dans Le Jour des idiots (1982). Autre comédienne française à collaborer avec Werner Schroeter Isabelle Huppert, qui joue dans trois films du cinéaste: Malina (1991), Poussieres d'amour (1996) et Deux (2002).Werner Schroeter a expérimenté un style plus classique avec une série de films réalistes en Italie, une autre de ses passions. Il s'agit du Regne de Naples (1978) et Palermo (1979, Ours d'or à Berlin en 1980), tableaux du prolétariat italien à Naples et de l'immigration transalpine.