Né le 19 juillet 1955 à Kobe, Kiyoshi Kurosawa débute la mise en scène avec des films indépendants en 8mm alors qu’il étudie la sociologie à la Rikkyô University. Sa cinéphilie puise autant dans le cinéma moderne européen que dans le cinéma américain des années soixante-dix, la série B d’horreur, le cinéma de genre nippon. Il fait ses débuts en tant que réalisateur de long métrage commercial en 1983 avec Kandagawa Wars. C’est en 1997 qu’il accède à la reconnaissance internationale avec Cure. Il deviendra alors un habitué des festivals internationaux, livrant un panel d’oeuvres remarquables et indiscutablement personnelles : Charisma (1999) ovationné à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes, Kaïro (2000) qui reçoit le prix FIPRESCI dans la section Un Certain Regard du Festival de Cannes 2001, Jellyfish (2003) sélectionné dans la Compétition Officielle de Cannes 2003, Tokyo Sonata (2008) qui remporte le Prix du Jury dans la section Un Certain Regard de Cannes 2008, le film en deux parties Shokuzai (2012) présenté dans la Sélection Officielle au Festival de Venise, au Festival de Toronto et à Deauville en 2012.
En 2014, Real est présenté à Toronto et à Locarno. L’année 2015 marque son grand retour au Festival de Cannes avec Vers l’autre rive où il remporte le Prix de la Mise en Scène dans la section Un Certain Regard. Parmi ses derniers films, on retrouve Creepy (2017), sélectionné au Festival de Berlin puis Le Secret de la chambre noire (2017) dont le tournage a eu lieu en France. Il décide ensuite d’adapter la pièce de théâtre à succès du dramaturge Tomohiro Maekawa, Sanpo Suru Shinryakusha. Kurosawa en parle comme d’« un hommage aux films de science-fiction des années 1950 ». Il en fera deux films, Avant que nous disparaissions et Invasion, sortis en salles en 2018. Indubitablement prolifique, il est considéré comme un grand maître de la peur et de l’angoisse. Son art de la mise en scène contribue à classer ses films parmi les plus effrayants jamais réalisés. Mais les règles de l’épouvante cinématographique sont souvent, chez lui, un prisme philosophique à travers lequel il observe l’histoire culturelle et la réalité sociale du Japon.