Loin de la Movida madrilène, Marc Recha grandit à l'Hospitalet de Llobregat, banlieue ouvrière de Barcelone. Enfant, on lui offre une caméra super 8 avec laquelle il commence à réaliser des films. Plus tard, il découvre Bresson et le cinéma asiatique à la Cinémathèque de Barcelone. Titulaire d'une bourse du gouvernement catalan, Recha part à Paris où il travaille auprès du cinéaste avant-gardiste Marcel Hanoun. En autodidacte, il écrit, réalise et produit plusieurs courts-métrages. A 21 ans, il tourne en trois jours son premier long-métrage, Le Ciel monte, d'après un roman écrit en 1916 par son compatriote Eugenio Ors. Mais la critique internationale découvre le cinéaste catalan avec son deuxième film, L' Arbre aux cerises, prix de la Fipresci au Festival de Locarno. " Le cinéma, c'est le regard ; et le regard, c'est attendre les choses, attendre qu'elles se révèlent." (Les Inrockuptibles, 2001) Telle est la philosophie de ce cinéaste qui, dans ce deuxième opus, filme la vie quotidienne d'un village espagnol, en portant une grande attention à la nature. La notoriété de Marc Recha s'accroit avec son film suivant, Pau et son frère, présenté en compétition au Festival de Cannes. Foncièrement indépendant, le réalisateur affine sa méthode : réunir une équipe dans un lieu isolé, et se nourrir des aléas du tournage pour enrichir un scénario en constante évolution. Entre deux longs-métrages, Marc Recha multiplie les activités. Il réalise films publicitaires et documentaires, collabore à des revues de cinéma et donne des cours dans des Universités espagnoles. Olivier Gourmet et Eduardo Noriega font partie de la distribution de son quatrième film, Les Mains vides, présenté à Cannes dans la section Un certain Regard, et que le cinéaste espagnola tourné, pour la première fois, de l'autre côté des Pyrénées.