Fils du scénariste et dialoguiste Michel Audiard, Jacques Audiard étudie la littérature et la philosophie à la Sorbonne à Paris, avant de rejoindre le monde du cinéma. Il est scénariste pour son père réalisateur (BONS BAISERS... À LUNDI, 1974), assistant monteur de Françoise Bonnot (LE LOCATAIRE, Roman Polanski, 1976, JUDITH THERPAUVE, Patrice Chéreau, 1978), collaborateur d'un théâtre parisien, puis brille en tandem avec papa au scénario des polars LE PROFESSIONNEL (Georges Lautner, 1981) et MORTELLE RANDONNÉE (Claude Miller, 1983), d'après Patrick Alexander et Marc Behm. Il planche pour Edouard Niermans (POUSSIÈRE D'ANGE, 1987), Jérôme Boivin (BAXTER, 1989, CONFESSIONS D'UN BARJO, 1992) et enchaîne les comédies avec Lautner, Gérard Mordillat, Denys Granier-Deferre, Josiane Balasko et Michel Blanc (1983-1994). Il se lance dans la réalisation avec un premier long métrage adapté d'une nouvelle de Teri White. C'est REGARDE LES HOMMES TOMBER (1994), trio masculin où un homme vieillissant venge son ami et traque deux tueurs. Avec Jean Yanne, Jean-Louis Trintignant et Mathieu Kassovitz. Sélection à la Semaine de la Critique cannoise, puis César de la première ½uvre. Ce dernier mène la seconde réalisation d'Audiard, UN HÉROS TRÈS DISCRET (1996) d'après Jean-François Deniau. Ce portrait d'un homme trouble qui se construit un destin hors pair pendant l'Occupation marque et confirme le talent du cinéaste, avec un prix du scénario à Cannes. Changement de cap avec le scénario original de SUR MES LÈVRES (2001), porté par la rencontre amoureuse et intense d'une femme et d'un homme, une employée sourde et un voyou en quête de réhabilitation (Emmanuelle Devos, Vincent Cassel). Première collaboration avec l'auteur de polars Tonino Benacquista. La seconde donne DE BATTRE MON C¼UR S'EST ARRÊTÉ (2005), parcours d'un jeune pro du trafic immobilier et passionné de piano d'après le film MÉLODIE POUR UN TUEUR/FINGERS de James Toback. Romain Duris y explose de talent en pleine maturité face à Niels Arestrup. Retour aux hommes entre eux des débuts pour UN PROPHÈTE (2009), fresque carcérale autour d'un voyou en herbe qui tente de sortir son épingle du jeu d'un dédale de manipulation. Le film révèle Tahar Rahim et enchante la planète, du Festival de Cannes (Grand Prix) aux Césars et aux tapis rouges américains. DE ROUILLE ET D'OS (2012) signe le retour à l'adaptation (« Rust and Bone » de Craig Davidson) avec pour la seconde fois consécutive le scénariste Thomas Bidegain et à la rencontre amoureuse. Marion Cotillard devient dresseuse d'orques soudain privée de ses jambes face à l'acteur belge montant Matthias Schoenaerts en paumé qui trouve un sens à sa vie. C'est toujours à Cannes qu'est lancé DHEEPAN (2015). Le parcours intense d'une fausse famille d'émigrés sri-lankais, parachutés en banlieue chaude parisienne, entre quotidien ardu, menus trafics et fantômes du passé. Palme d'Or à la clé.