René Clair grandit à Paris dans le quartier des Halles et fit ses études aux lycées Montaigne, puis Louis-le-Grand.
Il sert pendant la Première Guerre mondiale dans les ambulanciers.
À la fin du conflit, René Clair, passionné par la littérature et auteur de vers de jeunesse entama une carrière de journaliste à L’Intransigeant, sous le pseudonyme de René Desprès, puis se tourna vers le cinéma, où il fit ses débuts comme acteur, avant de devenir assistant de Jacques de Baroncelli, puis d’Henri Diamant-Berger.
C’est en 1923 qu’il devait se lancer dans la mise en scène et la réalisation. On ne compte plus les chefs-d’œuvre qui jalonnent sa filmographie : Paris qui dort — son premier film en 1923 —, Le Fantôme du Moulin-Rouge (1924), Le Voyage imaginaire (1925), Les Deux timides (1928), Sous les toits de Paris (1930),— son premier film parlant —, À nous la liberté (1931), Le Million (1931), Quatorze juillet (1932), Le Dernier milliardaire (1934), Fantôme à vendre (1935), — son premier film anglais —, Air pur (1939), Ma femme est une sorcière (1942), C’est arrivé demain (1943), Le silence est d’or — marque, en 1946, son retour au cinéma français après l’Occupation, pendant laquelle il avait été déchu de la nationalité française par les autorités de Vichy pour avoir préféré travailler à Hollywood plutôt que sous la férule allemande. Vinrent ensuite La Beauté du diable (1949), Les Belles de nuit (1952), Les Grandes Manœuvres (1955), Porte des Lilas (1957), Tout l’or du monde (1961), Les Fêtes galantes (1965). La plupart de ces œuvres ont gardé leur fraîcheur.
Auteur également de plusieurs romans et nouvelles : Adams, De fil en aiguille, La Princesse de Chine, Jeux de hasard, ainsi que d’essais : Le Cinématographe contre l’esprit, Réflexion faite, Comédies et commentaires, René Clair était un écrivain qui, par ses scénarios toujours rédigés par lui, fit du sujet cinématographique un genre littéraire.
Docteur honoris causa de l’université de Cambridge, grand prix du cinéma français en 1953, René Clair fut élu à l’Académie française le 16 juin 1960, par 18 voix au fauteuil de Fernand Gregh. Avec ce créateur à l’imaginaire poétique et fertile, le Septième art, né en même temps que lui, faisait son entrée sous la Coupole. Mais celle-ci étant encore aux mains des corps de métier, c’est sur la scène de l’Opéra royal du château de Versailles, dans une cérémonie qui semblait réglée par lui-même, que ce célèbre metteur en scène fut reçu solennellement par Jacques de Lacretelle, le 10 mai 1962.
On retiendra ce jugement d’Henri Langlois : « Dans le monde entier, depuis vingt-cinq ans, un seul homme personnifie le cinéma français : René Clair. Mieux encore, il résume aux yeux de l’étranger non seulement notre cinéma, mais l’esprit même de notre nation ; il est considéré à la fois comme le successeur de Feydeau et de Molière. »
Le grand prix du cinéma décerné par l’Académie française porte son nom.