Issu d'un milieu ouvrier, Jean Yanne se dirige après le lycée vers des études de journalisme qu'il abandonne très vite, encouragé à écrire des sketches pour le cabaret. Après trois ans de service militaire, il reprend en 1957 le chemin des cabarets, se lance dans la chanson et devient au début des années 60 animateur de radio et de télévision. Commençant à s'ennuyer, il est attiré par le cinéma qui le fait débuter en 1964 dans La Vie à l'Envers d'Alain Jessua.Il tourne plusieurs films avant de vraiment se faire remarquer dans Week-End (1967) de Jean-Luc Godard où le réalisateur prolonge son image d'éternel râleur développé sur les ondes radiophoniques. Mais c'est Claude Chabrol qui va le révéler à travers les rôles respectifs d'un tyran domestique et d'un assassin dans deux films tournés coup sur coup en 1969 : Que la bête meure et Le Boucher. Le Saut de l'ange (1971) et Nous ne vieillirons pas ensemble (1971), pour lequel il obtient le Prix d'interprétation à Cannes, achèvent d'installer son image de salaud.Sa lassitude du registre dramatique et son goût pour la comédie et l'humour grinçant le poussent en 1972 à réaliser son premier film Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, une satire sur le petit monde de la radio. Jean Yanne brocardera de même le milieu de la politique dans Moi y'en a vouloir des sous (1973), du spectacle dans Chobizenesse (1975) ou encore celui de la télévision dans Je te tiens, tu me tiens par la barbichette (1978). Sa parodie de péplum Deux heures moins le quart avant Jésus-Christ sera l'un des grands succès de l'année 1982.Ayant de nombreuses activités annexes et vivant en Californie depuis 1979, Jean Yanne ne cherche pas à suivre de plan de carrière et choisit ses films parmi ceux qui lui sont proposés. L'âge venant ses films continuent malgré tout à le présenter égoiste et solitaire qu'il soit premier (Hygiène de l'assassin ou Je règle mon pas sur le pas de mon père en 1999) ou second rôle (Indochine en 1992, Enfants de salaud en 1996). Il apparaît en ce début de millénaire dans deux des productions françaises les plus attendues : Le Pacte des loups en 2001 (où son image de salaud vole en éclats) et la comédie policière Gomez & Tavares en 2003.