Membre des choeurs de la chapelle Sixtine de Rome dans ses premières années, Alberto Sordi se fait connaître à l'âge de 14 ans en devenant la doublure italienne d'Oliver Hardy après avoir remporté un concours. Quatre ans plus tard, il fait ses premiers pas devant la caméra dans Il Feroce Saladino de Mario Bonnard. En 1942, Alberto Sordi se lance définitivement dans la comédie avec Casanova farebbe così!, avant que sa carrière n'explose réellement au début des années 50 avec Totò e i re di Roma de Mario Monicelli (1951) et surtout Courrier du coeur de Federico Fellini (1952), qu'il retrouve un an plus tard pour Les Vitelloni. Incarnant l'Italien typique avec ses manies et ses travers, celui qui déclarait ne faire "que des personnages italiens, des hommes que je connais et que je peux faire connaître" rencontre Dino Risi en 1953 pour Le Signe de Vénus et tourne la même année aux côtes de Sophia Loren dans Deux nuits avec Cléopâtre écrit par Ettore Scola. Comédies toujours avec Via Padova 46 de Giorgio Bianchi en 1954, Un eroe dei nostri tempi de Mario Monicelli et La Belle de Rome de Luigi Comencini en 1955, Les Week-ends de Néron en 1956, avant de passer aux Etats-Unis et au drame avec L'Adieu aux armes de Charles Vidor en 1957. Très prolifique avec plus de 200 films à son actif en 50 ans de carrière, Alberto Sordi continue de provoquer rire et émotion avec ses gestes et ses mimiques dans Venise, la lune et toi qui lui permet de retrouver Dino Risi en 1958, dans Oh! que mambo de John Berry (1959) où il côtoie Jean Carmet, Magali Noël, Jean Poiret et Michel Serrault, puis dans La Grande Guerre de Mario Monicelli (1959). Fidèle, l'acteur tourne avec les plus grands, notamment Luigi Comencini qu'il retrouve en 1960 pour La Grande Pagaille et Dino Risi à nouveau pour Une vie difficile en 1961. Après un détour pour le délirant Ces merveilleux fous volants dans leur drôles de machines de Ken Annakin, le comédien participe à la vague des films à sketchs avec Les Sorcieres (1966), Les Ogresses (1966), A l'Italienne (1967) et Drôles de couples en 1970 et passe à la réalisation en 1966 avec Fumo di Londra. Très connu en Italie, Alberto Sordi doit cependant attendre les années 70 pour voir sa réputation réellement franchir les Alpes. Après Nos héros réussiront-ils à retrouver leur ami mystérieusement disparu en Afrique ? d'Ettore Scola en 1968, il participe ainsi au Fellini Roma de Federico Fellini et à L'Argent de la vieille de Luigi Comencini en 1972, puis à la comédie à sketch Les Nouveaux Monstres qui réunit Mario Monicelli, Dino Risi et Ettore Scola à la réalisation et enfin au Grand embouteillage de Luigi Comencini en 1978. Plus rare sur les écrans dans les années 80 et 90, Alberto Sordi avait retrouvé Ettore Scola en 1995 pour une dernière collaboration sur Le Roman d'un jeune homme pauvre.