De 1979 à 1982, Avi Mograbi suit des études de philosophie à l'Université de Tel Aviv ainsi que des études d'art à l'Ecole d'Art de Ramat Hasharon. Après avoir officié comme assistant directeur sur des productions israéliennes et étrangères ainsi que pour la publicité, il dirige le court-métrage Deportation en 1989, primé notamment au Festival du court métrage de Cracovie.Avi Mograbi s'oriente vers le documentaire privilégiant des sujets en relation directe avec la situation de son pays. Après le court métrage The reconstruction (The Danny Katz murder case) en 1994, prix du meilleur documentaire de l'Institut du film israélien, il réalise en 1997, son premier long-métrage, Comment j'ai appris à surmonter ma peur et à aimer Ariel Sharon, brûlot très critique d'un faux-naif contre la droite israélienne et l'un de ses représentants les plus emblématiques: Ariel Sharon. Le film pose les bases d'une oeuvre très engagée entre fiction et réalité. A la manière d'un Nanni Moretti, il se met lui-même en scène dans des situations oscillant en permanence entre la fiction et le documentaire.En 1999, avec Happy birthday Mr Mograbi, il poursuit sur cette voie en livrant une vision sans concession d'une Armée israélienne qui n'hésite pas à réprimer par les armes les manifestants palestiniens durant les célébrations de l'Al Nakba (début du problème des réfugiés en Israël).En 2003, sort sur les écrans français son troisième long métrage Août (avant l'explosion) . Le mois d'août à cause de la chaleur étouffante qui règne en Israël est le symbole mais aussi le catalyseur de toutes les tensions qui existent dans le pays. A l'instar d'un Daniel Wachsmann, Avi Mograbi va à l'encontre d'un gouvernement israélien qui fait tout son possible pour que personne ne puisse témoigner à l'étranger de ce qui se passe dans les territoires occupés. Le réalisateur israélien essaie ainsi, malgré les difficultés et les pressions subies, de faire entendre un autre son de cloche et de traiter de l'autocritique en Israël.