Isabelle Huppert passe son enfance à Ville d'Avray avec un père PDG d'une entreprise de coffres-forts, une mère enseignante d'anglais, ses trois soeurs et son frère. Inscrite au conservatoire de Versailles par sa mère, elle remporte un premier prix d'interprétation pour Un caprice de Musset. Après une licence de russe, elle suit des cours au Conservatoire d'art dramatique où ses professeurs sont Jean-Laurent Cochet et Antoine Vitez. Elle débute au cinéma avec Nina Companeez dans Faustine et le bel été en 1971.Isabelle Huppert trouve très tôt des seconds rôles dans quelques films marquants des années 70 (Les Valseuses en 1974, Le Juge et l'Assassin, Dupont Lajoie). En 1976, elle est Pomme, apprentie coiffeuse à la tristesse insondable, dans La Dentellière de Goretta, une oeuvre délicate qui la révèle au grand public. Deux ans plus tard, elle reçoit, à 25 ans, le Prix d'interprétation féminine au Festival de Cannes pour son rôle de parricide dans Violette Nozière de Claude Chabrol. Dès lors, Isabelle Huppert tourne avec les cinéastes français les plus exigeants, notamment Godard (Sauve qui peut la vie en 1980, puis Passion) et Pialat (Loulou, 1980), ce qui vaut à cette comédienne discrète une image d'intellectuelle. Elle se montre pourtant à l'aise dans les registres les plus variés, de l'ambiguité (Eaux profondes) à la fantaisie (La Femme de mon pote). Partie à Hollywood pour jouer dans La Porte du paradis, le western maudit de Michael Cimino, l'actrice, qui acquiert une renommée internationale, est bientôt dirigée par Wajda, Ferreri et Losey. Parallèlement, les succès de Coup de torchon de Bertrand Tavernier de Coup de foudre de Diane Kurys assurent sa popularité en France. Isabelle Huppert poursuit une fructueuse collaboration avec Chabrol, qui semble avoir trouvé, avec cette actrice subtile jusqu'au vertige, une interprète idéale : elle est sa Madame Bovary, mais incarne aussi pour lui une faiseuse d'anges (Une affaire de femmes), une postière criminelle (La Cérémonie) - deux films pour lesquels elle est primée à Venise en 1988 et 1995- et une patronne perverse (Merci pour le chocolat). A partir des années 90, Huppert explore les frontières entre raison et folie, à travers ses rôles chez Schroeter, Mazuy (elle prête ses traits à la cruelle Maintenon dans Saint-Cyr), mais aussi lors de ses incursions dans la comédie (8 femmes, Les Soeurs fâchées). Décrochant le prix d'interprétation à Cannes en 2001 pour son hallucinante prestation dans La Pianiste de Haneke, elle tourne avec la fine fleur du cinéma d'auteur français ( Doillon, Jacquot, Assayas), et quelques Américains iconoclastes (Hal Hartley, David O. Russell). Très courues, ses apparitions au théâtre achèvent d'en faire l'une des comédiennes les plus douées et les plus audacieuses de sa génération.
En début d'année 2009, elle tient le haut de l'affiche de l'adaptation cinématographique du roman de Marguerite Duras Un barrage contre le Pacifique par le réalisateur franco-cambodgien Rithy Panh. Son actualité est alors chargée puisqu'elle est promue au rang d'officier de la légion d'honneur et que le festival de Cannes annonce qu'il l'a choisie pour succéder à Sean Penn à la présidence du jury12. Elle retrouve également Benoît Jacquot avec Villa Amalia, d'après Pascal Quignard. Après Cannes, elle part à la Mostra de Venise présenter White Material de Claire Denis, une fable sur l'Afrique contemporaine écrite par Marie NDiaye. En 2010, elle partage l'affiche avec sa fille Lolita Chammah d'une comédie tournée dans le Nord de la France et en Belgique : Copacabana de Marc Fitoussi. Elle tient le rôle d'une prostituée dans la comédie Sans queue ni tête de Jeanne Labrune.
En 2011, elle participe à My Little Princess, première réalisation de la comédienne Eva Ionesco inspirée de sa propre relation avec sa mère photographe, Irina Ionesco, qui la força, petite fille, à poser nue sous son objectif. Le film est un échec commercial. Isabelle Huppert renoue en revanche avec le succès grâce à la comédie Mon pire cauchemar d'Anne Fontaine où elle forme un improbable duo avec Benoît Poelvoorde.
En 2012, elle présente en compétition, coup sur coup, Captive de Brillante Mendoza à la 62e Berlinale, Amour de Michael Haneke et In Another Country de Hong Sang-soo au 65e Festival de Cannes puis, à la 69e Mostra de Venise, Bella addormentata de Marco Bellochio et Les Lignes de Wellington, projet inachevé de Raoul Ruiz finalisé par sa compagne Valeria Sarmiento.
En mai 2015, elle est présente dans trois films en sélection officielle au 68e Festival de Cannes, Louder than Bombs du Norvégien Joachim Trier (réalisateur d'Oslo, 31 août), aux côtés de Gabriel Byrne et Jesse Eisenberg, Valley of love de Guillaume Nicloux avec Gérard Depardieu (qu'elle retrouve 35 ans après Loulou de Pialat), tous deux en compétition, puis Asphalte de Samuel Benchetrit en séance spéciale.
Très prolifique, Isabelle est à l'affiche de 4 films en 2016. Elle s'illustre donc dans le drame Tout de suite maintenant, Souvenir, où elle incarne une chanteuse oubliée, L'Avenir, dans lequel elle campe une prof de philo qui doit réinventer sa vie et enfin Elle de Paul Verhoeven.
Ce thriller remporte un franc succès et rafle notamment les Césars du meilleur film et de la meilleure actrice pour Huppert. En 2017, Isabelle retrouve le réalisateur Michael Haneke pour tourner Happy End, instantané d’une famille bourgeoise européenne.