Elevé dans un ranch de Modesto en Californie, George Lucas se destine initialement à une carrière de pilote automobile. Après un terrible accident, il change d'orientation (mais conservera son goût pour les voitures, comme en témoigne son American Graffiti) et entre à l'université de Californie du Sud (USC), où il étudie le cinéma, ainsi que les contes, légendes et mythologies. Passionné par le montage et le documentaire, le jeune cinéaste impressionne en réalisant THX-1138 : 4EB (Electronic Labyrinth), un court métrage de science-fiction qu'il adapte en long métrage en 1970. Produit par Francis Ford Coppola -que Lucas avait rencontré en tournant le making-of de sa Vallée du bonheur (1968)- THX 1138 ne rencontre malheureusement pas le succès escompté.
Trois ans plus tard, George Lucas délaisse la SF pour tourner American Graffiti, comédie dramatique et nostalgique portée par de jeunes Ron Howard, Richard Dreyfuss et Harrison Ford. Les droits de Flash Gordon lui échappant, il planche parallèlement sur une saga intergalactique mêlant quête initiatique, mondes merveilleux, mythologie et combats spatiaux, véritable hommage aux sérials de eon enfance composé à l'origine de neuf épisodes : ce sera Star wars, ou le destin d'Anakin Skywalker et de son fils Luke au sein d'une galaxie déchirée par la guerre civile. Aucun studio ne semble toutefois prêt à s'investir dans le projet, et seule la Twentieth Century Fox, encouragée par le succès d'American Graffiti et ses cinq nominations aux Oscars, accepte de mettre à la disposition du metteur en scène un solide budget de 8 millions de dollars.
Lancé dans un véritable tournage marathon entre la Tunisie et l'Angleterre, George Lucas doit alors faire face aux doutes d'une équipe peu convaincue par ce qu'elle considère comme un "film pour enfants", et à la pression d'un studio inquiété par les dépassements de budget et les délais non tenus. Lucas et les techniciens d'Industrial Light & Magic (ILM, sa société d'effets visuels fondée en 1975 pour le film) travaillent alors jour et nuit pour terminer un film qui ne semble pas convaincre les producteurs de la Fox, persuadés que le film sera un échec. Le 25 mai 1977, La Guerre des étoiles sort sur quelques écrans américains. C'est un raz-de-marée sans précédent, et le film, véritable révolution technologique, devient en moins d'un an le plus gros succès de tous les temps et modifie profondément le monde du cinéma. Devançant le phénomène, George Lucas rachète les droits des suites à la Fox, ainsi que ceux des produits dérivés, créant un véritable empire via sa société Lucasfilm ltd.
Laissé très fatigué par le tournage de Star wars : Episode IV - Un nouvel espoir, George Lucas confie les rennes de Star wars : Episode V - L'Empire contre-attaque (1980) à Irvin Kershner, puis du Star wars : Episode VI - Le Retour du Jedi (1983) à Richard Marquand, mais reste néanmoins le seule et unique maître à bord du vaisseau Star Wars. Il devient par ailleurs l'un des producteurs majeurs d'Hollywood, et met en chantier la trilogie Indiana Jones, réalisée par son complice Steven Spielberg. Très intéressé par la technologie, George Lucas oeuvre parallèlement sur de nombreuses innovations majeures de l'industrie cinématographique via ILM, comme le son THX, les caméras assistées par ordinateur et l'utilisation des images de synthèses.
En 1994, convaincu par les dinosaures de Jurassic Park, Lucas décide de se repencher sur l'univers Star wars et de conter les trois épisodes précédant Star wars : Episode IV - Un nouvel espoir. En 1997, vingt-deux ans après son dernier film (!), il réalise Star wars : Episode I - La Menace fantôme (1999), suivie en 2002 par Star wars : Episode II - L'Attaque des clones et en 2005 par Star wars : Episode III - La Revanche des Sith. Par ailleurs, et souvent au grand désespoir des fans, il continue de modifier sa saga selon sa vision, en proposant notamment une version DVD retouchée du Star wars : Episode VI - Le Retour du Jedi dans laquelle il incruste le comédien Hayden Christensen, héros de sa nouvelle trilogie.
Tout en travaillant sur le futur de Star wars à travers la série animée Star Wars : Clone wars et un projet de série télé live, George Lucas envisage, une fois La Revanche des Sith sortie, de revenir au cinéma expérimental de ses débuts.