Fille de la comédienne Judy Campbell et d'un Commandant de la Royal Navy, Jane Birkin fait ses premiers pas au théâtre à 17 ans dans une pièce de Graham Greene, puis dans une comédie musicale, Passion flower hotel, sur laquelle elle rencontre son premier compagnon, le compositeur John Barry. Elle apparaît pour la première fois à l'écran en 1965, aux côtés de deux autres débutantes qui ont pour nom Charlotte Rampling et Jacqueline Bisset, dans un film tourné en plein Swingin' London, Le Knack... ou comment l'avoir, Palme d'Or à Cannes. Une récompense qu'obtiendra également son film suivant, Blow-up d' Antonioni, dans lequel elle fait déjà scandale en apparaissant nue.Arrivée en France en 1968, Jane Birkin passe avec succès les essais du film Slogan. Elle y a pour partenaire celui qui deviendra son Pygmalion et avec qui elle formera l'un des couples les plus populaires de la France des années 70, Serge Gainsbourg, qui lui permettra de mener parallèlement une carrière de chanteuse. Le public est vite séduit par le charme de l'Anglaise ingénue qui promène sa fantaisie et son accent dans des comédies à succès comme La Moutarde me monte au nez de Zidi. En 1975, Jane Birkin trouve des rôles plus complexes dans Sept morts sur ordonnance et Je t'aime, moi non plus, l'audacieux premier film de Gainsbourg, qui déconcerte les spectateurs, et éloigne l'actrice des plateaux pendant quelques années. En 1980, Birkin, séparée de l'Homme à tête de chou, vit avec Jacques Doillon, qui la fait tourner dans trois films ? dont La Pirate, oeuvre âpre qui remue la Croisette en 1984 -, et lui ouvre les portes du cinéma d'auteur. "Soudain, il fallait que je donne tout de moi alors que, jusque là , personne ne m'avait demandé de tout donner", confiera-t-elle en 1992 aux Inrockuptibles. Des cinéastes aussi exigeants que Rivette (L' Amour par terre, La Belle Noiseuse), Varda (Jane B. par Agnes V. et Kung Fu Master tourné sur une idée de Birkin), ou Tavernier (Daddy Nostalgie), révèlent une comédienne émouvante et inventive. Les années 80, riche décennie, la voient affronter la scène, à la fois au théâtre et en concert. Entre français et anglais, chansons et films, comédies populaires et oeuvres radicales, Jane Birkin occupe une place à part dans le paysage culturel, mais à partir des années 90, se fait plus rare sur les écrans. On retiendra cependant Noir comme le souvenir de Mocky, et une participation à On connaît la chanson de Resnais. En tournant des comédies telles que Reines d'un jour ou Mariées mais pas trop, elle renouera avec le registre burlesque de ses débuts. En 1992, Jane Birkin passe derrière la caméra, pour Oh pardon... tu dormais !, téléfilm qu'elle adaptera pour le théâtre. Très engagée dans l'Humanitaire, elle réalise deux courts-métrages pour Amnesty International (Contre l'oubli) et la lutte contre le sida (3000 scénarios contre un virus).