Parce que La reine des neiges, sorti il y a six ans, ne se terminait pas avec le fameux «ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants», on se demandait ce qu’allait donner cette suite, après les 1,3 G$ US de recettes du film d’animation aux guichets des salles mondiales.
Le scénario de Chris Buck, Jennifer Lee (les coréalisateurs), Marc E. Smith, Kristen Anderson-Lopez et Robert Lopez (les deux derniers sont les auteurs-compositeurs des chansons) met un peu de temps à trouver le bon rythme, les 20 premières minutes pouvant être un peu confuses pour un jeune auditoire. En effet, on a droit, en ouverture, à une séquence montrant les parents d’Elsa (voix d’Idina Menzel en version originale) et d’Anna (voix de Kristen Bell) leur racontant l’histoire d’une forêt enchantée maudite et de la naissance du royaume d’Arendelle. De retour au présent, Elsa entend constamment une voix qui l’enjoint à découvrir ce que cache cette forêt enchantée au nord d’Arendelle et doute de son rôle de reine. Anna, de son côté, trouve que tout est pour le mieux. Lorsqu’Elsa décide de répondre au mystérieux appel, elle est accompagnée de sa sœur, de Kristoff (voix de Jonathan Groff) qui passe tout le film à chercher la manière de demander Anna en mariage et, bien sûr, du fidèle Olaf (voix de Josh Gad) qui bénéficie des chansons les plus drôles.
Visuellement, La reine des neiges 2 est superbe, même s’il manque une cohésion à l’ensemble. Les images d’Elsa sur son cheval de glace sont assurées de marquer les esprits. Les décors automnaux de la forêt sont d’une chaleur enchanteresse, l’eau est d’un réalisme à couper le souffle et la promenade d’Elsa dans les souvenirs aux personnages de glace s’impose comme une scène d’une poésie et d’un classicisme que n’aurait pas renié Walt Disney.
Sans méchant à combattre, La reine des neiges 2 s’embourbe parfois dans les méandres d’une histoire en demi-teintes – avec des références au colonialisme, à la protection de la nature, etc. –, mais on ne peut en vouloir aux studios de la souris de sortir du manichéen habituel. Autre surprise, les deux sœurs sont en pantalon – certes cachés sous des robes afin de ne pas trop déparer – et sont les seules maîtresses de leur destin. Ainsi, lorsqu’Elsa mène sa vie comme elle l’entend, fait fi des obligations et choisit sa voie (qu’on ne révèle pas), on se dit que les scénaristes ont inventé la première princesse radicalement libre de l’histoire de l’animation... et c’est tant mieux.
Pas de doute: La reine des neiges 2 est le film familial à voir et qui plaira à tous.