Cinq ans après la fin de la guerre de Sécession, le capitaine Jefferson Kyle Kidd gagne modestement sa vie comme lecteur de nouvelles ambulant dans le nord du Texas. Dans une forêt près de Wichita Falls, il découvre Joanna, une fillette apeurée. Kidnappée dans sa petite enfance par des guerriers amérindiens qui ont tué ses parents, celle-ci est la seule survivante de l'attaque du convoi qui devait la ramener chez son oncle à Castroville, bourgade allemande située à quelques kilomètres de San Antonio. Malgré le mauvais souvenir qu'il garde de cette ville où sa femme est morte, alors qu'il était au front, Kidd entreprend de reconduire Joanna à bon port. Parlant uniquement la langue de ses ravisseurs, qui l'ont élevée selon leurs valeurs et coutumes, l'orpheline allemande ne facilite pas la tâche à son bienfaiteur, tout au long de leur périlleuse traversée du Texas.
News of the World (La Mission en version française), tangue entre le western devant lequel on retient son souffle et le drame attendrissant. Entre deux scènes d’action, des interactions entre les deux protagonistes nous ramènent à l’intention principale du récit : montrer la rencontre entre deux êtres que presque tout oppose, mais que les blessures du passé réunissent.
Basée sur le roman du même titre de l’Américaine Paulette Jiles, paru en 2016, cette fiction historique de Paul Greengrass (Jason Bourne, Capitaine Philips) nous expose les États-Unis de 1870, cinq ans après la fin de la guerre civile américaine. Le capitaine Jefferson Kyle Kidd (Tom Hanks) est un vétéran de la guerre de Sécession reconverti en liseur de nouvelles. Il voyage à travers le Texas pour lire les journaux à la population et les tenir au courant d’évènements dont ils n’entendraient jamais parler sinon.
Entre deux arrêts, il recueille une petite fille d’origine allemande, enlevée des années plus tôt par des membres de la nation Kiowa. Née Johanna, rebaptisée Cicada, l’enfant croit qu’elle est amérindienne, ne parle pas l’anglais ni même son allemand natal. Elle est « orpheline deux fois », ayant perdu ses parents, puis sa famille adoptive.
Alors que le capitaine se résout à l’amener jusqu’à la ville où résident son oncle et sa tante, le chemin qui les y mènera sera truffé d’embûches (le genre d’embûches digne de tout bon western).
La Mission montre les fractures du pays de l’époque, même s’il n’en fait pas un thème ni même un prétexte à des scènes d’action. Ces moments, souvent pistolets à la main, sont d’ailleurs souvent un peu longs. On tente, semble-t-il, de faire monter l’anxiété chez le spectateur en faisant durer le danger, mais l’effort mène plutôt à de la lassitude. Les mésaventures du duo n’atteignent pas cet effet de suspens qui viendrait nous faire vraiment craindre pour lui. Ces scènes, comme le reste du film, sont toutefois magnifiquement tournées, dans un décor qui fait la moitié du travail rien que par sa beauté. Le film fut tourné au Nouveau-Mexique pour reproduire le Texas du XIXè siècle.