Festival de Cannes 2022 : hors compétition
Pilotes de haut vol
Trente-six ans séparent Top Gun (1986) de sa suite, Top Gun: Maverick. Il s’agit d’un record absolu, dans la mesure où Tom Cruise et Val Kilmer y reprennent leurs rôles respectifs de Pete “Maverick” Mitchell et Tom “Iceman” Kazansky. À cette nuance près qu’ils sont montés en grade et devenus instructeurs. Parmi les nouveaux venus de ce sequel : Jennifer Connelly qui a foulé le tapis rouge cannois dès son premier rôle dans Il était une fois en Amérique de Sergio Leone, en 1994 ; Miles Teller, révélé quant à lui dans le rôle principal de Whiplash de Damien Chazelle, sélectionné à la Quinzaine en 2014 ; Ed Harris, le fils de Bill Pullman, Lewis, découvert pour sa part dans Salle temps à l’hôtel El Royale (2018) ; et Jon Hamm, un transfuge de la série Mad Men. Le film s’attache à une mission impossible dans laquelle quatre pilotes d’essai entraînés par Maverick doivent mener un raid en terrain ennemi afin de détruire une cible de la plus haute importance. Chargé de prendre la relève de Tony Scott, initialement pressenti mais mort en 2012, Joseph Kosinski a débuté avec une autre suite, Tron: l’héritage (2010) avant de diriger Tom Cruise dans Oblivion (2013), puis de signer Line of Fire (2017) qui réunissait déjà Miles Teller et Jennifer Connelly. La sortie de Top Gun: Maverick ayant été différée de deux ans en raison de la pandémie de Covid-19, le réalisateur a d’ores et déjà terminé son film suivant, Spiderhead, à nouveau avec Teller, qui sera mis en ligne le 17 juin prochain sur Netflix.
Après l’avoir laissé dans un bar de Miramar, voilà que nous retrouvons le célèbre capitaine Pete «Maverick» Mitchell (Tom Cruise). Ramené par son ami Tom «Iceman» Kazansky (Val Kilmer), désormais amiral et commandant de la flotte du Pacifique, à la légendaire école Top Gun, le pilote d'essai grisonnant doit y former de jeunes pilotes. Parmi eux, Bradley «Rooster» Bradshaw (Miles Teller), fils de son ancien partenaire «Goose», décédé en mission. Et si les jeunes pilotes doutent de ce que Maverick peut encore leur apprendre, il prouve bientôt qu’il est encore l'homme de la situation. Et peut-être pourra-t-il, au passage, reconquérir son ancien amour, Penny (Jennifer Connelly), aujourd'hui propriétaire du bar local.
S’il est un genre pour déconnecter du réel, c’est bien le blockbuster et «Top Gun: Maverick» semble être le parfait candidat au titre de blockbuster de l’été ! Près de quarante ans se sont écoulés, et les fans peuvent enfin admirer la suite de leur film chéri. La suite d’un classique qui s’est offerte un lancement en grande pompe à Cannes, présenté Hors Compétition. Notons, par ailleurs, que le premier volet était sorti au plus fort des tensions de la guerre froide, et que ce nouvel opus sort, lui aussi, dans un contexte géopolitique tendu.
Top Gun: Maverick» est avant tout un film d’action et le cinéaste Joseph Kosinkski («Tron : Legacy») mise là tous ses atouts. Ainsi, le public restera certainement bouche bée devant d’impressionnantes scènes de hautes voltiges. En effet, à l'aide de caméras I-Max installées dans le cockpit et dirigées par les acteurs eux-mêmes, le film offre une technique impressionnante et une photographie d’une grande qualité. Jamais les visages qui se déforment dans les hautes sphères n’auront été aussi crédibles. Des scènes si spectaculaires qu’elles iraient presque chatouiller la curiosité des plus pacifistes pour ces grosses bêtes volantes. Et si rien ne surprendra du côté de l’histoire, Top Gun : Maverick s’inscrit dans la digne lignée des véritables blockbusters américains. Un métrage agréable, divertissant et ponctué d’une action bienvenue en cette période estivale.