Contes cruels de ma jeunesse
Avec Les Garçons de Fengkuei, Hou Hsiao-hsien débute un nouveau cycle filmique, celui de son oeuvre autobiographique, qui marque également le début de sa collaboration avec la scénariste et romancière Chu Tien-wen. Ce premier volet s’inspire de la jeunesse de petit délinquant du cinéaste à travers le récit d’initiation de trois amis venus s’installer dans la grande ville – c’est d’ailleurs la première fois que le Taïwanais tourne avec une bande de jeunes acteurs sans formation. Les Garçons de Fengkuei oppose à nouveau la ville et la campagne, mais se déroule cette fois dans un univers à majorité urbain ; Hou Hsiao-hsien rend compte des moindres détails de ce « nouvel » environnement et des interactions entre les personnages. Ses plans larges et fixes permettent cette observation à distance, souvent à travers le point de vue d’un passant qui se trouverait à proximité. Le quatrième long-métrage du Taïwanais porte l’empreinte de plusieurs chefs-d’œuvre cinématographiques, notamment Contes cruels de la jeunesse de Nagisa Oshima, Les Vitelloni de Federico Fellini et Rocco et ses frères de Luchino Visconti, pour leur peinture d’une jeunesse déphasée. Primé au Festival des trois continents de Nantes en 1983, Les Garçons de Fengkuei ouvrira les portes de l’international à son auteur.