Quelle délicatesse, quelle tendresse ! Et quelle belle réussite que ce programme d’animation qui traite en douceur et avec une rare intelligence des thèmes pas faciles à aborder avec les plus jeunes. La vie de Château, le film principal du programme, est une histoire dans laquelle les liens du cœurs sont plus forts que les préjugés, les conventions, et même l’horreur d’un drame familial.
Violette a perdu ses parents un soir de novembre, à Paris, ils étaient partis au restaurant en amoureux… La voilà orpheline, livrée aux bons soins d’une assistante sociale qui lui annonce qu’elle va devoir vivre avec un oncle qu’elle ne connaît même pas, Régis.
Non seulement le bougre était en froid avec toute la famille, mais en plus, il habite à l’autre bout de Paris, loin, très loin de l’univers de Violette. Régis est en effet agent d’entretien au Château de Versailles et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’a a priori pas le profil idéal pour s’occuper d’une gamine farouche et dégourdie, fascinée qui plus est par l’Égypte Ancienne et pas du tout par le Roi Soleil. Autant dire que cette nouvelle vie s’annonce sous un ciel orageux, d’autant que Violette est bien décidée à faire la misère à ce grand oncle bourru, bougon, grognon, ronchon (et qui pue, mais ça, c’est elle qui le dit), un ours mal léché qui mange ses spaghettis à la bolognaise en en mettant partout dans sa grande barbe et qui vit dans une maisonnette à la déco d’un autre âge et à la propreté tout à fait contestable.
Mais les plus belles rencontres sont souvent les plus inattendues et ces deux-là vont peu à peu apprendre à s’apprivoiser, à se connaître, à dépasser la forteresse de chagrin qui les enferme pour doucement retrouver les couleurs et l’envie de la vie. Aidé par Malcom, l’ami d’enfance de Violette, Monsieur Ange, le conservateur du Château, et Geneviève, l’assistante sociale qui répète tout 3 fois sans s’en rendre compte, ces deux-là vont finir par s’aimer, et retisser ensemble le fil d’une histoire qui pourra à nouveau se tourner vers la lumière. Très beau, vraiment !
En complément de programme : Parapluies (12 mn) de José Prats et Alvaro Robles, et Pompier (8 mn) de Yulia Aronova.