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La Suburra, quartier malfamé de Rome, est le théâtre d’un ambitieux projet immobilier. L’État, le Vatican et la Mafia sont impliqués. En sept jours, la mécanique va s’enrayer : la Suburra va sombrer, et renaître. Dans la Rome antique, "la Suburra", c'était le nom du quartier des tavernes et des bordels où les nobles sénateurs rencontraient en secret les chefs criminels pour faire commerce ensemble. Deux mille ans plus tard, les choses ne semblent pas avoir beaucoup changé dans la capitale italienne : la sphère politique et le monde criminel restent liés, les bas-fonds continuent de dicter leur loi aux politiciens corrompus à travers des intermédiaires sans scrupule, à l'ombre d'un Vatican ambigu. « Suburra », tiré du roman éponyme de Giancarlo De Cataldo (l'auteur du fameux Romanzo criminale) et Carlo Bonini, n'est pas une reconstitution historique ni une chronique fidèle, mais c'est bel et bien un récit qui dépeint de manière réaliste tout un système, un univers, dans un registre entre le film noir et le western urbain. Un travail impeccable au style précis, sans effets de manche et sans ton moralisateur, interprété par une troupe d'acteurs excellents, qui est l'expression la plus pure de ce “réalisme de genre".