Le deuil fut de courte durée. Quelques mois après la sortie d’Avengers : Endgame et la disparition de personnages comme Iron Man, les survivants ne peuvent les pleurer très longtemps. Car une fois encore, le monde est en péril, plus précisément quelques destinations européennes fort fréquentées, et que va découvrir Peter Parker. Il voulait laisser son costume de Spider-Man derrière lui, mais nul n’échappe à sa destinée, surtout pas un superhéros en vacances scolaires. Loin d’être funèbre, ce nouvel épisode du jeune homme-araignée, encore signé Jon Watts, affiche un peu d’humour, beaucoup de névroses adolescentes et quelques attaques monstrueuses, avec au centre un Jake Gillenhaal que l’on sent un peu coincé dans son costume moulant. La planète a été sauvée, des héros sont disparus et la vie continue. Pour Peter Parker, c'est l'occasion de renouer avec son existence d'adolescent. Celle où l'école est l'endroit de prédilection pour rire et s'amuser. C'est justement ce que propose ce 23e film de cette lucrative franchise. C'est l'été, il fait chaud et rien n'est à prendre au sérieux. Surtout pas lors de vacances scolaires en Europe. Les situations ludiques et frivoles sont prétextes à faire sourire et il y a de l'amour dans l'air. Bien qu'aucune chimie n'existe entre notre protagoniste et Zendaya, cela n'empêche pas le principal intéressé d'essayer et d'espérer. La romance coule à flots, avec beaucoup plus de fluidité et de bonheur que dans le précédent et décevant Homecoming. Dommage que Spider-Man, l'alter ego de notre héros, ne l'entende pas ainsi. Il est en pleine crise existentielle depuis la disparition d'Iron Man, hésitant à devenir son héritier. Sans être aussi saisissant que dans l'excellent Spider-Man 2 de Sam Raimi, ce conflit identitaire se règlera lors de quelques scènes hallucinantes avec, évidemment, une tonne de miroirs et de doubles. Une évolution psychologique qui aurait certainement pu se régler en quelques minutes avec un bon thérapeute. Au moins, son interprète Tom Holland se donne à fond, livrant sa prestation la plus juste et sensible depuis qu'il arbore le masque de l'homme-araignée. Le scénario à la fois ingénieux et prévisible aborde des pistes probantes sur les illusions et la croyance, décidant toutefois de toujours demeurer en surface. L'important n'est pas tant de développer un long métrage en bonne et due forme ou une suite qui se tienne, mais d'ériger une nouvelle pierre à une saga qui repousse sans cesse les limites du box-office. Tout est donc sacrifié pour mettre de l'avant les réjouissants clins d'œil et les liens subtils envers la série, jusqu'à ces deux moments cachés pendant le générique final, aussi satisfaisants qu'invraisemblables. Malgré quelques défauts, le troisième acte est plaisant et nettement plus réussi que beaucoup de fins de films proposées récemment par Marvel Studios, à commencer par Homecoming (ajoutons Black Panther, Captain Marvel ...). Un combat final spectaculaire introduit par une scène parmi les plus impressionantes visuellement du MCU, cela fait plaisir ! Spider-Man : Far From Home est donc le film où l'on voit un Peter Parker à son apogée, mais pour Spider-Man, on peut nettement aller plus loin ! Arrêtons-nous un instant, pour conclure, sur les scènes post-génériques. Elles sont définitivement l'attraction principale du film une fois sorti de la séance. Et justement, il fallait certainement caser la première à la fin du film plutôt que dans le générique. Son impact aurait été encore plus majeur. Un impact et des conséquences qui pourront d'ailleurs diviser les fans. Mais ceux-ci seront ravis par l'immense clin d'œil qui nous est offert dans cette même scène. La deuxième scène est également superbe, mais peut porter encore un coup à la crédibilité de certains personnages du film ...