Réalisé en 1967, L'auberge du dragon est la première production taïwanaise de King Hu, suite à son départ précipité de Hong Kong où le réalisateur était sous contrat avec la Shaw Brothers. Dans la lignée de son précédent long-métrage, L’hirondelle d’or (1966), L'auberge du dragon est un film d’arts martiaux qui permet d’asseoir la réputation de ce cinéaste érudit et perfectionniste qui éleva le genre du wuxia,"film de sabre chinois" au rang d'œuvre d’art.
Situé en 1457 dans la Chine de la dynastie Ming, les trois-quarts du film se passent dans l'auberge de la porte du dragon où se forme petit à petit une coalition disparate qui se porte au secours des enfant du ministre injustement exécuté. On finit par apprendre que Xiao Shaozi, le valeureux samouraï, a été appelé par Wu Ning, le tenancier de l'auberge qui n'est autre que le général du ministre. Son neveu et sa nièce, les Zhu, eux-mêmes fidèles au ministre sont venus de leur propre chef dans cette dernière halte avant l'exil promis aux trois jeunes enfants de Yu Qian. Se joignent à eux les deux jeunes soldats tatars enrôlés contre leur gré dans l'armée secrète.
Du côté de méchants le trio constitué de Mao Zongxian et Pi Shaotang, commandants des armées secrètes et leur chef, l'eunuque Cao Shaoqin est également convainquant.
Révélations retardées, nom propres qui précèdent les prénoms, humour un peu répétitif, cette grande première partie est assez ardue à suivre et n'est pourtant pas très éloignés du ton des westerns spaghetti. La virtuosité des combats est reportée dans la dernière demi-heure avec le combat contre l'eunuque.
En 1992, Raymond Lee réalisera un remake du film.