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Ibiza. Début des années 90, Jo a vingt ans, il vient de Berlin, il est musicien et veut faire partie de la révolution électronique qui commence. Pour démarrer, l’idéal serait d'être engagé comme DJ dans le club L'Amnesia. Martha vit seule, face à la mer, depuis quarante ans. Une nuit, Jo frappe à sa porte. La solitude de Martha l'intrigue. Ils deviennent amis alors que les mystères s'accumulent autour d'elle : ce violoncelle dont elle ne joue plus, cette langue allemande qu'elle refuse de parler… Alors que Jo l'entraîne dans le nouveau monde de la musique techno, Martha remet en question ses certitudes… Leur rencontre va peu à peu rétablir l’équilibre entre ce qu’il faut savoir, ce dont il faut se souvenir et ce qu’il convient d’oublier. C’est un film de contraste. Tout en paradoxe. Barbet Schroeder nous entraîne sur les chemins sinueux d’Ibiza – île de quiétude et d’ivresse festive à la fois – pour évoquer les horreurs de l’extermination nazie et de ceux qui les ont vécues, subies ou acceptées. Magnifique mise en abîme des douleurs d’un peuple en mutation, les Allemands des années 1990, "Amnesia" porte un regard nouveau sur la cicatrisation (impossible?) et la fuite, plus ou moins nécessaire, plus ou moins assumée. La beauté des paysages, de la musique, de Marthe Keller : tout dans le film tend à adoucir la douleur du souvenir.