The Grand Budapest Hotel TP

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Pendant l'entre-deux guerres, le légendaire concierge d'une grand hôtel parisien et son jeune protégé se retrouvent impliqués dans une histoire mêlant le vol d'un tableau de la Renaissance, la bataille pour une énorme fortune familiale, et le lent puis soudain bouleversement qui transforme l'Europe en cette première moitié de XXème siècle.

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Poupées russes

The Grand Budapest Hotel est quasiment le personnage principal du film : bâtisse luxueuse à côté duquel le Carlton de la croisette ressemble à un pavillon Bouygues, c’est une fourmilière qui vit non stop au rythme de la grandeur et de l’agitation de son âge d’or, un entre-deux guerres savourant ses dernières heures de superbe au cœur d’une vieille Europe déjà sur le déclin.

Elle est sans doute ici l’idée qui donne au film son envergure et son romantisme fou: avoir planté le récit dans un cadre historique et politique identifiable par tous, sans jamais citer aucun nom ni aucun événement précis, sans que ces références n’alourdissent le récit. Un brillant tour de passe-passe qui hisse la pays imaginaire de Zubrowka au rang de la Tomanie de Charlie Chaplin.

Mais décors somptueux, mise en scène inspirée, casting de rêve, ambiance baroque, rythme endiablé, courses-poursuites à ski ou en téléphérique et garde-robes chatoyantes auraient pu faire de ce Grand Budapest Hotel un gros gâteau à la crème un brin indigeste et ne trouvant sa raison d’être que dans sa façon de paraître. Que nenni ! Parce que comme toujours chez Wes Anderson, les personnages sont d’une humanité qui crève l’écran à la seconde même où ils apparaissent, et on se demande encore quel élixir il a donné à ses comédiens pour que tous, sans exception, imposent avec autant de grâce et de force autant de situations burlesques, autant de sentiments contrastés.

Quant à l’histoire, sachez qu’elle sera rocambolesque et passablement délirante, menée tambour battant par un personnage haut en couleur, en élégance et en extravagance : Monsieur Gustave H. (Ralph Fiennes, so british, so wonderful), ci-devant concierge d’un palace international qui prend sous son aile un tout jeune groom débutant répondant au nom exotique de Zero Moustafa. Entretenant des relations tout spécialement étroites avec les riches clientes âgées de l’établissement, notre classieux concierge va se trouver mêler, suite à la mort suspecte de l’une d’elles, Madame D. (Tilda Swinton, absolument méconnaissable) au cœur d’une enquête policière carrément désagréable, d’autant que la défunte lui a légué un inestimable tableau de maître de la Renaissance, au grand dam de son fils, qui accepte fort mal d’être ainsi spolié. Et ça va encore se corser lorsque le tableau en question sera volé… Heureusement Gustave et Zero ont de la ressource, à la fois Tintin et Milou, Quichotte et Sancho, Phileas Fogg et Jean Passepartout, Holmes et Watson… Bienvenue au Grand Budapest Hotel !