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Trop cher pour les innocents…
Fils de magistrat, Hank Palmer, grand avocat, revient dans la petite ville de son enfance, où son père, qu'il n'a pas revu depuis longtemps, est soupçonné de meurtre. Il décide alors de mener l'enquête pour découvrir la vérité et, chemin faisant, renoue avec sa famille avec laquelle il avait pris ses distances …
LE JUGE porté à l'écran par David Dobkin, plutôt connu pour ses comédies légères (Shanghai Kid 2, Serial Noceurs, Echange Standard) est la chronique d'un avocat de Chicago arrogant et pas très net (Downey Jr.), forcé de retourner dans sa ville natale en Illinois après la mort de sa mère. Le reste de sa famille y vit toujours, notamment le paternel (Duvall), qui s'adonne à être le juge de l'endroit. Père et fils ont malheureusement un passé trouble, une plaie encore ouverte. Autour d'eux gravitent d'autres personnages-clés, dont la jolie Emma Tremblay (la fille de Downey Jr.), Vera Farmiga (une ex-petite amie de Downey Jr.), Vincent D'Onofrio, Jeremy Strong (frères de Downey Jr.), Dax Shepard (un avocat fragile de l’estomac sans le moindre sens de l'humour, pourtant très charismatique) et l'étonnant Billy Bob Thornton (procureur du district). C'est bien là le nœud de toute l'histoire. L'affaire en question, bientôt éclairée par l'arrivée de Downey Jr., concerne monsieur le juge. Duvall est accusé d'avoir renversé et tué un homme avec sa voiture. Ça ne prend évidemment pas la tête au paternel pour comprendre que, malgré leurs différends, Duvall sera forcé de prendre son fils pour assurer sa défense. Ce qui fait justement du film «Le juge» une histoire intensément personnelle par opposition aux autres drames qui prennent normalement d'assaut la cour. Il y a même un étrange, mais amusant, clin d'œil au classique Du silence et des ombres (1962), un long métrage qui mettait en scène un procès et qui a aussi marqué les débuts de Duvall au grand écran (il jouait Boo Radley). Il y a des histoires parallèles. Trois concernant Downey Jr.: son ancienne liaison avec Farmiga, sa relation avec sa fille adolescente (Leighton Meester) et son rapport à sa ville natale. Des enjeux parfois cocasses qui insufflent un peu de fraîcheur dans ce drame profond. La réalisation de Dobkin est solide, sinon remarquable. Dobkin avait un pari à relever avec le scénario, qu'il a retravaillé avec Nick Schenk et Bill Dubuque. Mélodrame flamboyant au style en tout point Clint Eastwood, dans une mise en scène prestigieuse comme seul le cinéma américain sait nous les offrir, l’Indiana et son climat récalcitrant (une scène de tempête saisissante), reconstitué en partie dans le Massachusetts, une interprétation sans faille font de ce JUGE un cinéma de divertissement haut de gamme. La classe quoi.