Si Maria Braun était une femme de tête qui, même prise dans la tempête de l’Histoire, savait rester maîtresse de son destin, Veronika Voss est, comme Lola la femme allemande, une victime cachée sous le masque de la femme fatale. Victime des hommes, de la bonne moralité et de l’hypocrisie de la société, de l’avidité de son entourage. Cette ancienne star de la UFA, icône du cinéma nazi, incarne un passé gênant pour l’Allemagne d’après-guerre, pleine de mauvaise conscience, mais préférant oublier ses vieux démons. Tournée en noir et blanc, cette œuvre crépusculaire est sûrement la plus mélancolique de son auteur.